Le groupe allemand Siemens s'apprête à fêter le cinquantenaire de sa présence en Algérie. À cette occasion, une conférence de presse a été organisée hier, animée par le directeur général de Siemens Algérie, M. Ben Ali Khoudja, au sein du nouveau siège. Le groupe allemand met le cap sur le développement de ses activités en Algérie, le marché algérien étant considéré par cette multinationale comme le plus important au Maghreb. Le patron de Siemens Algérie a indiqué que le premier projet du groupe en Afrique a été l'installation du premier câble télégraphique en haute mer entre l'Europe et l'Afrique en 1857, précisément entre Cagliari et Annaba. Le fondateur du groupe Werner von Siemens a participé à la réalisation de cette liaison. En 1962, Siemens a été la première multinationale à obtenir son registre du commerce en Algérie. Depuis, de nombreux projets ont été remportés par Siemens en Algérie : la centrale thermique de Cap Djinet en 1986 et la centrale de turbines à gaz de Berrouaghia d'une capacité de 500 MW en 2004. Grande étape de son évolution sur le marché algérien, la création de la société régionale Siemens Algérie pour un investissement de plus de 300 millions de dinars le 1er octobre 2002 et sa transformation en société par actions en octobre 2005. Un signal fort de sa volonté de développement dans le pays et de sa confiance dans l'avenir de l'Algérie. “Toujours dans l'optique d'implanter notre société d'une manière durable en Algérie, Siemens a acquis une participation majoritaire dans une société algérienne de signalisation ferroviaire.” Plus récemment, Siemens participe à la réalisation de la première ligne du métro d'Alger. En association avec les sociétés Vinci et Caf, elle a décroché un contrat de 380 millions d'euros en 2006. Dans le cadre de ce marché, “Siemens fournira les systèmes de contrôle du trafic et de la sécurité, les télécommunications, l'alimentation en énergie, la billettique, les équipements de voie et les équipements du poste central de régulation. Ses secteurs d'activité en Algérie sont l'automatisme et les entraînements, les services et le transport ferroviaire, la production et la distribution de l'énergie électrique pour le secteur de l'énergie et l'imagerie médicale”. Elle détient près de 50% de parts de marché dans l'automatisation dans les pipelines, 35% dans le transport de l'énergie haute tension et 30% des stations de pompage d'eau en Algérie, a ajouté Ben Ali Khoudja. Siemens Algérie emploie plus de 400 collaborateurs, la quasi-totalité des Algériens (seulement 10 expatriés). “Notre objectif est de développer la compétence localement”, a souligné son patron. Après des pertes en 2007-2008, Siemens enregistre actuellement une croissance de son chiffre d'affaires : environ 300 millions d'euros en 2010 dont 100 millions pour Siemens Algérie. Elle réalise des bénéfices depuis trois ans, à 100% réinvestis en Algérie. Elle se positionne sur le marché des énergies renouvelables. Elle est leader du consortium Désertec et veut participer au plan ambitieux de développement des énergies renouvelables en partenariat avec le ministère de l'Energie et Sonelgaz. Preuve de cette volonté de s'engager durablement en Algérie, elle vient de se doter d'un nouveau siège à Alger.