Pour le groupe allemand, le marché algérien présente des opportunités des plus intéressantes au Maghreb. Le marché algérien de la téléphonie mobile recèle des potentialités, dira M. Jens-Thomas Pietralla, président de la division marketing et communication du groupe Siemens, et se développera davantage dans les prochaines années. Interrogé par Liberté en marge de la conférence de presse animée à la Bourse de Londres, sur les perspectives de développement du marché algérien, il indiquera : “C'est un marché très important et intéressant pour nous en tant que compagnie développant à la fois les réseaux de téléphonie mobile et fixe ainsi que les terminaux.” L'importance de ce marché est confirmée, notera-t-il, par les chiffres diffusés sur le développement de ce secteur en Algérie où il est prévu un volume de 10 millions d'abonnés d'ici à 2008. L'équipementier allemand Siemens intervient activement sur ce marché en fournissant des équipements pour l'installation des réseaux mobiles d'Orascom Télécom Algérie (OTA) et de Watania Télécom Algérie. Cette compagnie a fourni, également, des équipements pour Algérie Télécom pour le réseau fixe. Mais Siemens ambitionne, selon M. Jens-Thomas Pietralla, de développer essentiellement les nouvelles technologies de téléphonie mobile, telles que le GPRS (un système permettant l'envoi et la réception d'image et vidéo sur le mobile) et l'UMTS, c'est-à-dire le téléphone portable de troisième génération. Ce responsable estimera que “l'Algérie dispose de beaucoup d'opportunités en termes de téléphonie mobile comparativement au marché tunisien qui est de taille moyenne et au marché marocain qui est arrivé actuellement à saturation”. À ce propos, Siemens compte, selon lui, s'impliquer principalement dans le développement de la téléphonie mobile comme les terminaux de haut de gamme qui intégreront les nouveaux services multimédias. Autrement dit, elle commercialisera des téléphones portables adaptés aux nouvelles technologies qui seront introduites par les opérateurs installés en Algérie, en l'occurrence Watania Télécom Algérie et Orascom Télécom Algérie. Néanmoins, une telle entreprise demeure encore tributaire de l'évolution du marché de la téléphonie mobile. Le marché des accessoires de téléphones portables semble intéressé aussi la compagnie Siemens qui voudrait promouvoir ce segment important du marché de la téléphonie mobile en Algérie. La compagnie Siemens a décidé, par ailleurs, de fusionner ces activités réseaux fixe et mobile en une seule entité dénommée “division communication” et ce, afin “d'offrir une solution complète aux opérateurs et de faire de Siemens le seul intervenant sur le marché des télécommunications”, précisera M. Lothar Pauly, président de cette nouvelle structure. Plus explicite, il soutiendra : “Siemens veut renforcer son positionnement vers le haut en sortant dans les prochains mois d'autres modèles haut de gamme de téléphones portables.” Et d'ajouter : “Nous bénéficions d'une force (de frappe) combinée inégalée dans l'industrie des télécommunications.” Cette nouvelle structure permettra, selon M. Pauly, à Siemens de porter l'objectif de rentabilité opérationnelle de 8 à 11% dans les prochaines années. Ce responsable relèvera dans la foulée que “le marché des télécommunications est en pleine expansion et enregistre des changements perpétuels qui nécessitent des communications à partir d'une source, c'est-à-dire via un réseau”. La compagnie Siemens est bien positionnée, martèlera-t-il, pour profiter davantage du potentiel du marché en générant 3% à 5% de croissance annuelle grâce au développement de cette nouvelle structure. Il dément, toutefois, les informations faisant état de l'arrêt de l'activité de téléphones portables ou la vente de terminaux même, révélera-t-il, si on a enregistré “un déficit de 88 millions de dollars entre avril et juin 2004 et des pertes de parts de marché évaluées à 6,4% dans le monde et 20% en Europe”. Continuant sur sa lancée, il a déclaré : “nous avons eu trois options, soit redresser cette activité (téléphones portables), la fermer ou la céder, et on a choisi la première c'est-à-dire la redresser.” Cette nouvelle structure sera organisée, selon M. Pauly, autour de trois segments. Il s'agit notamment des produits (terminaux et accessoires) qui représentent un chiffre d'affaires de près de 6 milliards de dollars, les services aux entreprises, 3,5 milliards de dollars et les opérateurs (réseaux fixe et mobile) qui totalisent 8,5 milliards de dollars. Pour M. Thorsten Heins, membre de la division communication du groupe Siemens, “les téléphones portables d'entrée de gamme (basic) représentent, actuellement, 22% du marché contre respectivement 85% pour la gamme moyenne et 2% pour le haut de gamme”. Il estimera que “le haut de gamme connaîtra une hausse ascendante durant les trois prochaines années pour atteindre 20% de parts de marché en 2006 contre 58% pour la moyenne gamme”. La nouvelle division acculera, selon M. Heins, un volume de vente de 5 milliards de dollars dans les prochaines années. Cette division a été inaugurée par le lancement d'un nouveau téléphone portable haut de gamme SK 65 destiné essentiellement aux hommes d'affaires. Ce nouveau produit qui a un design futuriste et multifonctionnel sera commercialisé en octobre 2004 sur le marché européen. Il ne sera disponible sur le marché algérien qu'après la formulation d'une demande potentielle puisqu'il est conçu pour une catégorie spécifique et n'est destiné pas au large public. D'ailleurs, les responsables de Siemens Mobile n'ont pas encore fixé le prix de ce produit. F. M.