Ce sont des avions très privés qui auront permis à l'un des attentats les plus meurtriers de l'Histoire de l'Humanité de frapper l'imagination du monde entier et de faire oublier la commémoration, le même jour, de l'anniversaire du lâche et inqualifiable assassinat du président Allende. Et les émules locaux de l'envoyé spécial des forces de l'Otan en Libye, BHL pour ses intimes, ont choisi la date du 17 septembre 2011 pour tenter de nous faire oublier les massacres de Sabra et Chatila, perpétrés le 17 septembre 1982 et rappelés à mon souvenir par Amar Khlifa. C'est vraiment le monde à l'envers. À l'heure du libéralisme mental et de la négation de l'autre, a fortiori lorsque d'aucuns poussent l'outrecuidance jusqu'à considérer que le lourd tribut payé par l'Algérie pour le recouvrement de son indépendance nationale, serait un sacrifice inutile. Et BHL, “le petit impertinent” comme se plaisait à le qualifier Momo, le grand chantre de La Casbah, n'avait-il pas gêné en 1992 les invités algériens de l'ambassade de France en leur lançant : “Et si c'était à refaire ?” Oui, nous reprendrons les armes pour défendre la mémoire de nos martyrs et ce ne sont pas les cris de sirènes appelant à une marche pour la “démocratie” et fustigeant la corruption qui auront raison de notre statut d'hommes libres, de l'unité d'un peuple conscient que le pouvoir en place ne fait rien pour opérer sa mue à cause d'un immobilisme politique castrateur où tous les coups et doutes sont permis. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard si le fondu enchaîné du dernier film du cinéaste russe Alexandre Sokourov, Lion d'Or à la Mostra de Venise, procède de cette logique. Inspiré par Faust de Goethe, il reprend l'histoire archétype du face-à-face avec le diable mais sous forme d'une méditation sur la corruption du pouvoir. En complète rupture avec le signifié de La beauté du diable de René Clair, l'œuvre de Goethe procède d'une autre logique. Elle est avant tout une quête de la Vérité. Pas celle de BHL qui ne fait que refléter la nature du personnage Méphisto, brutal, ironique et condescendant. Le “petit impertinent” des salons parisiens doit apprendre une fois pour toutes que le peuple algérien ne livrera jamais son âme le 17 septembre de cette année. À plus forte raison à un laquais des forces de l'Otan dont l'errance et les visions ne sont pourtant que la fuite en avant d'un rêve cynique qui ne cesse de le mener d'échec en échec. Ce qui s'est passé aux Etats-Unis ne peut, en aucun cas, être assimilé à un fait divers, encore moins à un coup fourré de la résistance palestinienne. En effet, le scénario n'est pas sans rappeler les plus somptueuses superproductions cinématographiques hollywoodiennes. Si ce n'étaient les malheureuses victimes qui, dans la réalité cruelle sont bien mortes, nous aurions qualifié les séquences, impitoyablement imposées par les médias, à des successions d'images sorties tout droit de Independance day de Roland Emmerich ou de La guerre des étoiles de George Lucas. Les moyens mobilisés, la précision, le choix des objectifs et la parfaite connaissance des lieux relèvent plus, en effet, de la paranoïa sioniste que des objectifs de la résistance palestinienne. Vous qui compatissez avec moi au sort autant cruel qu'injuste imposé à d'innocentes victimes américaines, palestiniennes, afghanes, irakiennes, algériennes et libyennes par des terrorismes, y compris coalisés, des plus inhumains, vous n'êtes pas sans ignorer que la position pacifiste des peuples dominés ne relève nullement d'une histoire d'amnésie. Elle procède, bien au contraire, d'une volonté délibérée de rompre avec tout ce qui peut avilir les nations et renvoyer aux calendes grecques toutes les opportunités susceptibles de les éloigner du danger réel. Si vous êtes en quête de preuves, je me ferai l'immense plaisir de soumettre à votre incrédulité un “a -Libye” sur ordonnance qui a été délivré à la horde sioniste pour mieux désigner d'un doigt dégoulinant de sang et tordu par la haine la piste...musulmane. A. M. [email protected]