Avec ses 5942 habitants, Foum Toub ne dispose que d'une seule école primaire et d'une seule salle de soins dépourvue de moyens. En ce mois de septembre, le village de Foum Toub et ses 5942 habitants se préparent à l'arrivée de l'hiver. Au pied du mont Ichmoul et en contrebas du mont Chelia, à plus de 2328 m d'altitude, même si le chef-lieu de la commune a été raccordé au gaz naturel, les zones éloignées subissent une rude saison froide de pas moins de cinq mois. Les températures peuvent chuter jusqu'à -7°C au cœur de l'hiver. Une semaine après la rentrée scolaire, qui s'est déroulée dans des conditions dites acceptables, les responsables locaux, et à leur tête le secrétaire général de l'assemblée populaire communale, évoquent, sans ambages, les soucis que rencontre présentement la commune à chaque rentrée scolaire. “Le secteur de l'enseignement et de la santé nous préoccupent énormément. Avec ses 5942 habitants, Foum Toub ne dispose que d'une seule école primaire. Le surnombre est notre souci majeur. Dans certaines salles de classe, le nombre d'écoliers peut dépasser les 45 élèves. Et ce n'est pas mieux pour le cours moyen, je ne peux rien vous dire pour le secondaire, nous n'avons pas de lycée en dépit des promesses. Pas moins de 400 lycéens (filles et garçons) se déplacent quotidiennement vers la ville de Toufana, située à 16 km. Ceux qui résident au chef-lieu de commune se considèrent chanceux par rapport à d'autres, qui sont obligés d'ajouter des kilomètres, souvent à pied, pour gagner Foum Toub et prendre le transport. On a vu beaucoup d'élèves, surtout des filles, abandonner.” L'autre point noir au tableau, et c'est le cas de le dire, réside dans l'absence d'une infrastructure de santé adéquate. Une salle de soins existe bel et bien à Foum Toub, mais aucunement équipée pour répondre aux besoins grandissants de la population. Un médecin généraliste exerce dans cet établissement, cependant il est aussi chargé d'une tournée hebdomadaire à travers les différentes localités, dans le cadre de la santé de proximité. Sur les lieux et dans la localité la plus proche, Tibikaouine, où nous nous sommes rendus, les habitants se plaignent des absences répétées de l'infirmier, dont le logement est pourtant mitoyen de la salle des soins. Selon nos interlocuteurs, la solution existe, et le premier responsable du secteur de la santé connaît bien le problème : “Lors d'une visite du wali de Batna à Foum Toub en 2010, le directeur de la santé nous a promis une polyclinique, avec différents services, en particulier une maternité. Car aujourd'hui, les citoyens se déplacent vers Arris ou Batna à plus de 60 km. C'est un peu injuste, quand on constate que des communes de 2000 habitants possèdent l'établissement de santé nécessaire, alors qu'à Foum Toub nous n'avons qu'une salle pour faire des injections." Malgré tout, c'est le retour à la terre, l'agriculture, l'apiculture et l'arboriculture (la production de pommes). Cette dernière semble donner un certain dynamisme depuis plus d'une dizaine d'années, depuis que la plantation du pommier a donné de bons résultats, vu le climat de la région. On compte 409 ha de pommiers. Les facilités qui ont été accordées aux producteurs ont eu des résultats probants, aussi bien pour le pommier que pour l'apiculture. Les pommeraies de Foum Toub ou encore de Tibikaouine ne sont pas les seules dans la région. Toute la région, aussi bien dépendante de la wilaya de Khenchela (Yabous, Bouhmama, Lamsara) que celle rattachée à la wilaya de Batna (Ichmoul, Inoughissène, Ighzar Nataka) connaissent, depuis plusieurs années, une plantation et production galopante de la pomme (Golden) spécifique à la région. Ce qui manquait à la région vient d'être réalisé : une unité de transformation. C'est dans la petite localité de Tibikaouine, à 12 km du chef-lieu de la commune, qu'un agriculteur producteur a installé une petite unité de transformation de nectar de pomme déjà en production. Ce propriétaire de plus de 4000 pommiers, sur une superficie de 8 ha, ne compte pas uniquement sur sa production de pommes, mais sur la production des pommeraies de toute la région. Pour ses débuts, l'unité emploie 20 ouvriers saisonniers, ainsi que 6 ouvriers qualifiés permanents. Le propriétaire, qui a déjà entamé des travaux d'agrandissement de l'unité, espère doubler aussi bien sa production que le nombre de ses employés, en dépit des aléas et des risques, dont les chutes de grêle, pire ennemi de la production de la pomme.