Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, n'a pas procédé à l'inauguration officielle de la 16e édition du Salon international du livre d'Alger, comme cela est de coutume. Une absence qui n'a pas été expliquée. Cette année, c'est Khalida Toumi, ministre de la Culture, qui a coupé le ruban annonçant l'ouverture de cette joute livresque. C'est en compagnie de son homologue libanais, M. Gaby Lyoun, que l'inauguration s'est déroulée sous les crépitements des flashs des photographes. Etaient également présents boubakeur Benbouzid (qui a affirmé qu'à partir de cette année, la lecture sera obligatoire dans les écoles à raison d'un roman par trimestre), Amar Tou et Rachid Harraoubia, respectivement ministres de l'Education nationale, des Transports, et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ainsi que des membres du corps diplomatique accrédité en Algérie. La première halte effectuée a été au niveau du stand du ministère de la Culture du Liban, l'invité d'honneur de l'édition du Sila 2011. Souriante, Khalida Toumi écoutait les explications du commissaire du salon, Smaïn Ameziane. Regardant les différents rayonnages, la ministre de la Culture s'est exprimée sur “l'éventualité d'une coopération” entre l'Algérie et le Liban, dans le domaine de l'édition, surtout à l'approche du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie. Pour elle, cette coopération ne peut être effective que selon la réglementation algérienne. Différentes haltes ont été marquées par la délégation, dans différents stands, dans l'itinéraire de cette inauguration. Durant cette visite, c'était l'occasion, pour elle, d'encourager le livre scientifique, technique et de littérature. Selon elle, si le Sila insiste sur la présence de ce genre de manuels, c'est pour répondre “à la forte demande des jeunes algériens”. Dans la majeure partie des stands des éditeurs arabes visités, Khalida Toumi a reçu des présents en guise de bienvenue. Elle a, en outre, émis le souhait de la création d'une maison d'édition algéro-égypto-libanaise. Le Sila, le Liban et les révolutions arabes… Un point de presse a été animé conjointement par Khalida Toumi et son homologue libanais Gaby Lyoun à l'issue de l'inauguration du 16e Salon international du livre d'Alger. Prenant la parole en premier, le ministre de la Culture libanais a exprimé sa joie de se trouver en Algérie, déclarant qu'il existe plusieurs points en commun entre son pays et le nôtre. Il a abordé l'éventualité d'un projet de coopération dans le domaine de l'édition, surtout avec l'approche du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie. Une information que Mme Toumi a confirmée à la seule condition que ce projet obéisse “à la politique du livre prônée par l'Algérie, et que le ministère de la Culture applique”. Les deux intervenants ont été unanimes à dire que pour qu'une telle coopération doit avoir des buts et les statuts juridiques. Le ministre libanais a affirmé qu'“en Algérie, l'activité du livre est riche”. Un fait qui intéresse les professionnels du livre, qui voient notre pays comme un potentiel “marché du livre”. Questionnée sur la commission de censure du livre, la ministre de la Culture a déclaré que ladite commission interdit “tout livre qui fait l'apologie du terrorisme. L'Algérie a payé un lourd tribu” en référence à la décennie noire. Et d'ajouter : “l'Algérie est un Etat de droit.” Par ailleurs, interpellé sur les bouleversements dans le monde arabe, Gaby Lyoun a déclaré que “ce qui se passe n'a pas un seul aspect. Le Liban est avec la démocratie. Nous pensons que les populations doivent évoluer seules, sans intervention étrangères”. Une déclaration que Khalida Toumi partage. Un message qui en dit long.