Pour la jeune maman, sa seule préoccupation reste : comment élever sa future progéniture. “J'espère que l'Etat me viendra en aide !” lance-t-elle. “Je souhaiterais que les services concernés me viennent en aide !” nous a confié H. Rym. Rare et surprenant, cette jeune maman est enceinte de septuplés dont quatre filles et trois garçons. À six mois de grossesse, Rym angoisse à l'idée de “ne pas avoir les moyens de m'occuper de mes enfants”. La jeune femme est hospitalisée à la maternité de Mustapha-Pacha depuis deux mois ; elle est en observation. Tout a commencé, raconte-t-elle, “quand j'ai fait mon échographie à Annaba, ma mère a ramené mon dossier à Alger. Alors, un professeur lui a suggéré de me prendre à Mustapha-Pacha afin qu'ils me mettent en observation. Avoir sept fœtus est très délicat pour la survie des bébés”, nous confie-t-elle. D'ailleurs, la situation sociale de sa famille n'est pas des moindres. “Nous habitons dans un ghetto à Sidi-Amar. Mon mari n'a pas de travail. Nous survivons grâce à de petits boulots, mais c'est précaire”, a expliqué Rym. Ces problèmes financiers n'ont en aucun cas constitué un handicap à cette grossesse. “J'étais heureuse d'apprendre la nouvelle, mais c'est à double tranchant ; comment faire vivre sept enfants ?” Quant au mari, “il ne réalise pas, il est tellement content qu'il ne se préoccupe pas des futurs inconvénients”, a-t-elle souligné. La jeune femme n'en est pas à sa première grossesse. “J'ai fait auparavant deux fausses couches de jumeaux. Je n'ai pas eu d'enfants, et là je me retrouve avec sept à la fois”, dit-elle avec beaucoup d'émotion. N'ayant aucune famille à Alger, la jeune femme reçoit constamment des dons de denrées alimentaires et de médicaments. “Je n'ai qu'une tante et elle est malade. Depuis que je suis à l'hôpital, plusieurs personnes m'ont ramené de quoi manger et de la nourriture. Ils m'ont énormément aidée.” Par ailleurs, cette femme est complètement livrée à elle-même dans cet hôpital. “J'ai eu des complications la semaine dernière et j'ai reçu les soins quatre jours après. L'une des poches a eu un problème. Quant au vaccin du cinquième mois, je le demande depuis un moment, sans aucun résultat. Ils oublient que j'ai sept bébés dans le ventre ! C'est la débandade”, a-t-elle souligné. Dans un mois, les médecins procéderont à une césarienne. “Je ne pourrai pas résister jusqu'au 9e mois.” Cette jeune maman restera en observation durant quelques jours, mais elle sera obligée de regagner Annaba pour élever ses sept enfants dans un taudis. “Ma famille m'aidera à m'occuper des bébés. Par contre, je demande seulement à l'Etat de nous procurer un logement et le nécessaire pour ces enfants.”