L'enfer. C'est le terme qui revient le plus sur les lèvres des sociétaires de l'ASMO, après leur retour de Sidi Bel-Abbès où ils ont vécu, vendredi après-midi dans l'enceinte du 24-Février 1956, un sale quart d'heure qu'ils ne sont pas près d'oublier. Dirigeants malmenés, entraîneur agressé, joueurs brutalisés : les Vert et Blanc de M'dina J'dida dénoncent d'ailleurs “les souffrances et le traumatisme vécus au cours et à la fin du match” qui a opposé l'USMBA à l'ASMO, dans l'affiche de la troisième journée de Ligue 2 à laquelle a assisté le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj. “L'enfer, c'est Bel-Abbès”, résumera même un proche de la direction, témoin de “tout ce qui s'est passé dans le tunnel menant au vestiaire”. Des évènements condamnables, mais tellement coutumiers dans les différentes enceintes algériennes qu'ils en deviennent presque banals, mais à l'issue desquels l'ASMO a payé un lourd tribut : son entraîneur, Djamel Benchadli, s'en est sorti avec treize points de suture à la tête, après une agression caractérisée à la fin de la rencontre. “La même personne, qui m'a agressé, m'avait menacé de mort avant la rencontre. À la fin, alors que je me dirigeais vers le vestiaire de mon équipe, j'ai été surpris par ladite personne qui m'a asséné un violent coup à la tête. Je ne peux vous l'assurer, mais c'était soit une barre de fer, soit un long couteau, genre sabre ou machette. Comme le veut l'usage, j'ai porté plainte”, témoignera, sur ce point précis, un Benchadli encore sous le choc de ce qui venait de lui arriver, lui qui avait drivé la saison dernière cette même équipe de l'USMBA, pensant n'avoir laissé derrière lui que de bons souvenirs. Le milieu de terrain Bey Yacine a, lui aussi, été agressé en fin de rencontre, alors que le manager général de l'équipe asémiste, Houari Benamar, et le directeur technique, Abdelkader Maâtallah, ont tout simplement été “interdits de force de suivre la seconde mi-temps, retenus en otages et brutalisés” dans les travées du stade, “pendant plus de quarante-cinq minutes”. Pour dénoncer “cet enfer” qu'ils ont vécu, les responsables asémistes animeront aujourd'hui une conférence de presse au stade Ahmed-Zabana à partir de 16h, en marge de la séance d'entraînement de leur équipe première.