“Une bataille diplomatique a été engagée le 23 septembre dernier”, a déclaré l'ambassadeur en référence au dépôt historique par Mahmoud Abbas de la demande de la qualité de membre de l'ONU. La Palestine doit faire “un saut qualitatif” en accord avec la remise sur les rails de la légalité internationale sur les questions de colonisation et d'occupation étrangère. C'est ce qu'a déclaré, hier, l'ambassadeur de Palestine à Alger, Houssine Abd El-Khalek, rappelant que la perspective de deux Etats, israélien et palestinien, s'inscrit aujourd'hui dans le droit international, ainsi que les résolutions des Nations unies. Invité par l'association Machaâl El-Chahid au Centre de presse d'El Moudjahid au moment où le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit pour commencer l'examen de la candidature palestinienne d'adhésion à l'ONU, le diplomate est revenu sur les différentes étapes de la révolution palestinienne et les nombreux blocages ayant marqué le processus de paix. L'ambassadeur s'est également exprimé sur la dernière initiative palestinienne, imposée par l'impasse actuelle et l'intransigeance des gouvernements d'Israël. Selon lui, “une bataille diplomatique a été engagée le 23 septembre dernier”, en référence au dépôt historique de la candidature par le président palestinien, Mahmoud Abbas, au siège de l'ONU à New York. “Nous devons être présents sur toutes les scènes pour défendre notre cause. Pour le moment, nous sommes à l'étape de demande d'adhésion et nous attendons la réponse”, a affirmé M. Abd El-Khalek, en appelant la communauté internationale à faire “respecter les droits des Palestiniens”. Il a, en outre, insisté sur le fait que la décision prise par les autorités palestiniennes répond aux attentes de tous les Palestiniens, quel que soit l'endroit où ils se trouvent. Il a balayé de la main les interrogations de certains journalistes, qui l'interpellaient sur l'unité des Palestiniens, en leur rappelant que l'idée d'un Etat national a toujours fait l'objet d'un “consensus”. L'ambassadeur de Palestine à Alger a, d'ailleurs, saisi l'occasion du contexte actuel pour observer que des révolutions sont en cours dans le monde : des révolutions qui “expriment la volonté des peuples”. “Il est donc normal que le peuple palestinien ait la volonté du combat”, dira-t-il. Cela, surtout que l'occupant israélien poursuit sa politique expansionniste par l'extension des colonies juives. Lors du débat, l'invité du Centre de presse d'El Moudjahid a réitéré les positions de l'Autorité palestinienne, en laissant entendre qu'en cas d'échec au Conseil de sécurité, les responsables palestiniens pourraient solliciter l'Assemblée générale de l'ONU, voire d'autres instances. Concernant la bande de Gaza, le diplomate a soutenu que l'Autorité palestinienne demandera “l'ouverture de tous les passages (check-pounds) qui sont nombreux”. Houssine Abd El-Khalek a également annoncé la tenue prochaine d'une réunion de concertation entre la partie palestinienne et “les frères arabes”. Présents à la rencontre d'hier, deux parlementaires, en l'occurrence Chihab Seddik et Abdelhamid Si Afif, respectivement vice-président de l'Assemblée populaire nationale et président de la commission des affaires étrangères, de la coopération et de la communauté de l'APN, ont axé leur intervention sur “la nouvelle étape de recherche de l'indépendance” de la Palestine et “la grande responsabilité” de la communauté internationale, allusion faite à l'application du plan de partage de la Palestine. “Mahmoud Abbas vient de remettre le processus de paix dans le sillage naturel et il se replace en tant que leader de la cause palestinienne”, a souligné M. Chihab. Ce dernier a estimé que “la balle est dans le camp de cette communauté internationale” et invité les pays arabes à mener “une bataille diplomatique pour la reconnaissance de l'Etat palestinien”. De son côté, M. Si Afif, qui a représenté récemment l'APN à l'ouverture des travaux de la 66e AG de l'ONU, a révélé que “le discours de Mahmoud Abbas a suscité un grand enthousiasme, même chez les Américains”, a-t-il témoigné.