Il suffit d'un prétexte anodin, une banalité, pour que l'un des conjoints décide de mettre fin à l'union, avec tout ce que cela entraîne pour l'entourage et les enfants. Le nombre de mariages enregistrés au cours de la dernière décennie est en progression constante, passant de 1 033 unions en 2001 à 1 553 en 2010, soit une hausse de plus de 50%, selon les données de l'état civil de la commune de Médéa. Cela est visible à la seule observation du nombre de cortèges nuptiaux qui paradent quasi quotidiennement à travers les avenues et boulevards et les célébrations festives qui se prolongent tard dans les salles des fêtes, ces lieux ayant énormément proliféré ces dernières années. Le constat est confirmé par un préposé du service d'état civil pour lequel “il ne se passe pas un jour sans que des unions civiles soient célébrées. De plus en plus de jeunes se marient ces dernières années, situation favorisée par la relance de la machine économique, la création de postes d'emploi et le retour de la paix”. L'augmentation du nombre de mariages est un phénomène normal, expliqué par le retour de la sécurité dont les retombées démographiques sont mesurées par une amélioration de certains indicateurs, notamment le taux de nuptialité et le taux de natalité, entre autres. La reprise de la nuptialité est considérée comme une volonté de vouloir rattraper le retard causé par une situation dramatique qui a eu pour effet un net ralentissement des unions. En dépit de l'amélioration des conditions économiques induisant une hausse du nombre de mariages, le célibat reste encore élevé, comme l'indiquent les chiffres du recensement général de la population et de l'habitat de 2008. L'autre phénomène observé et qui est concomitant du premier est celui relatif au nombre de divorces prononcés par les tribunaux, représentant parfois jusqu'à plus de 10% des mariages contractés au cours de la même année. Quelle que soit l'analyse qui pourrait en être faite, l'augmentation des divorces est aussi révélatrice des grandes mutations dans la société, faisant fi des principes moraux qui considèrent que les unions se font pour la vie, même si celle-ci n'est pas viable. L'on a même vu des unions ne durer que le temps des cérémonies nuptiales et la célébration de la fête. D'autres, par contre, n'ont survécu que quelques semaines, voire quelques jours avant que l'une ou l'autre des parties du jeune couple ne décide de rompre. “De nos jours, les jeunes mariés sacrifient leur union sans inconvénient même si le mariage a coûté beaucoup d'argent aux deux familles. Il suffit d'un prétexte anodin, une banalité, pour que l'un des conjoints décide de mettre fin à l'union avec tout ce que cela entraîne pour l'entourage et les enfants.” Personne n'ignore les conséquences dramatiques des ruptures sur les enfants qui, de ce fait, se trouvent victimes de situations traumatisantes et de déchirements qui les marqueront pendant longtemps.