Les travailleurs en grève depuis deux jours réclament la prise en charge de leurs revendications salariales. Les travailleurs du complexe d'appareil ménagers (CAM) de l'entreprise nationale des industries de l'électroménager (Eniem), sise à la zone industrielle de Oued Aïssi étaient en grève hier pour la deuxième journée consécutive. Ils étaient plusieurs centaines à avoir débrayé pour faire valoir leur revendication salariale et autres ayant trait à la gestion de leur carrière professionnelle et l'amélioration de leur cadre de travail.Les ouvriers que nous avons rencontrés assurent que leur démarche vise à attirer l'attention des responsables quant à la situation des employés. A cet effet, les travailleurs qui se sont organisés en collectif revendiquent la révision de la grille des salaires, incluant les primes et l'attribution équitable des échelons. Pour eux, «l'application de l'accord collectif portant la répartition des échelons établi en 2010 constitue une forme de discrimination envers les anciens travailleurs sur le point d'être mis à retraite» Dans le même contexte, «nous voulons que nous ayons une vraie politique de motivation ; ce n'est pas en payant 4 heures de travail supplémentaires à 180 DA que vous allez vous attendre à un rendement ; ils appliquent l'ancien barème des années 1980 !» Par ailleurs, les jeunes recrutés dans le cadre du pré-emploi demandent leur titularisation après la fin de leur contrat. Ils réclament en outre une formation sans distinction des employés et la régularisation des travailleurs ayant un CDD depuis 2003. Sur le volet social, les grévistes souhaitent la réhabilitation de la médecine du travail (CMT) qui ne dispose ni de médicament, ni de médecin, selon eux. «Il reste un seul médecin qui s'apprête d'ailleurs à partir, faute de moyens. Nous avons aussi des malades et des cas de convalescence, suite à des accidents de travail, qui ne sont jamais déclarés. Ceux-là doivent être pris en charge sérieusement», dit un travailleur. Aussi, au CAM, l'on insiste sur l'amélioration des conditions de sécurité et d'hygiène dans l'entreprise. Le facteur déclencheur de ce mouvement de protestation était sans doute, d'après nos interlocuteurs, l'élection du nouveau conseil de participation (CP) «sans présentation du bilan moral et financier». C'est pourquoi ils exigent l'annulation des résultats du vote et la tenue d'une autre élection après avoir pris connaissance du bilan de l'exercice précédent. A l'occasion, les protestataires se disent prêts à «combattre les pratiques de l'administration qui propose des promotions alléchantes dans le but de détourner les élus syndicaux de leur mission qui est la défense des droits des travailleurs». En fin de journée, une délégation a été reçue par les responsables de l'entreprise pour débattre de la plate forme de revendications.