Les syndicats de l'éducation mettent à exécution leur menace de revenir à la grève illimitée. Dès aujourd'hui, et après l'accalmie qui avait suivi le gel de la contestation décidé le 21 avril dernier, le secteur de l'éducation sera de nouveau paralysé. Cette décision est, selon les syndicats, motivée par “le manque de sérieux” du ministère de l'Education quant à la prise en charge de leurs revendications. Le Conseil national des enseignants du secondaire et technique (Cnapest) dit avoir de bonnes raisons de revenir à la protestation. “Le ministre de l'Education nous a promis de trouver des solutions à nos problèmes, et à ce jour, rien n'est fait. La révision du statut particulier et du régime indemnitaire, la gestion des œuvres sociales, le logement et la prime du Sud sont les dossiers que la tutelle s'est engagée à résoudre”, précise Nouar Larbi, secrétaire général du Cnapest, joint, hier, par téléphone. Il ajoute toutefois qu'“il faut reconnaître qu'il y a aujourd'hui une volonté affichée de la part du ministère. La révision du régime indemnitaire est en phase de finalisation et nous avons exigé l'effet rétroactif depuis 2008, car c'est un correctif”. Concernant la gestion des œuvres sociales, le syndicaliste explique que son organisation et l'Union nationale des personnels de l'enseignement et de la formation (Unpef) ont demandé de garder l'ancienne ossature, alors que d'autres syndicats, à l'instar de l'UGTA, ont demandé de “s'accaparer” de la gestion du dossier ou d'aller vers les commissions de lycée. Cette dernière option signifierait, selon lui, l'émiettement des œuvres sociales. “Le ministre n'a pas tranché ; du coup, il propose un référendum. Les choses sont claires : nous voulons des décisions profitant au secteur et non à certains syndicats”, souligne-t-il. Abordant le dossier du statut particulier, le syndicat dit ne pas comprendre l'“incapacité” de la tutelle à le résoudre dans l'immédiat. “Le ministère nous a promis que la révision du statut sera finie d'ici à fin novembre-début décembre et nous ne comprenons pas pourquoi il lui faut autant de temps. La question peut être résolue en un mois, du moment que nous avons donné notre avis ainsi que les autres syndicats. Pourquoi tergiverser ?” s'interroge le SG du Cnapest. Il martèle que “le dossier des augmentations est faux, car nous n'avons eu qu'une mise à niveau, comparativement aux autres secteurs de la Fonction publique”. Mais, une question se pose : pourquoi ces appels répétitifs à la grève comme seul moyen de protestation ? Les syndicats ne devraient-ils pas se contenter d'une satisfaction partielle de leurs revendications, accorder un break au gouvernement, avant de renouer, le cas échéant, avec le débrayage ? À ces questions, Nouar Larbi répond en affirmant que le syndicat a donné beaucoup de temps au gouvernement pour trouver des solutions, et ce, depuis le 21 avril dernier, date du gel de la grève. “Nous avons fait confiance à notre gouvernement et à notre ministre. Mais depuis le 21 avril, c'est le statu quo. Ce n'est qu'à la rentrée que les choses ont commencé à bouger”, fait-il remarquer, tout en notant qu'“il faut que le gouvernement bouge dans l'urgence”. Le syndicaliste insiste sur le caractère illimité de cette grève, mais fait savoir qu'un conseil national sera tenu mercredi pour faire un état des lieux. “Si la base juge que la situation évolue dans le bon sens, la grève sera arrêtée. Si c'est le contraire, nous continuerons la protestation jusqu'à satisfaction de nos revendications”, explique-t-il. Même son de cloche chez l'Unpef qui, dans une déclaration de son secrétaire général, Sadek Dziri, publiée hier par la presse, affirme qu'elle maintient le mot d'ordre de grève. Le syndicaliste explique que ce mouvement est motivé par deux dossiers : l'effet rétroactif de la prime de soutien pédagogique et le règlement du dossier des œuvres sociales. DJAZIA SAFTA FATFAT 11-10-2011 09:32