L'Orchestre symphonique national a donné un concert de musique exceptionnel, mercredi dernier, à partir de 19h30, au palais de la culture Moufdi-Zakaria. Placé sous le haut patronage de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, cette soirée a été orchestrée par le maestro japonais Hokotaro Yazaki. Il était accompagné de deux virtuoses venus du pays du Soleil levant : Atsuko Watanabe (violon) et Jun Kanno (piano). Ils ont, le temps d'un concert, établi un pont culturel et artistique entre l'Algérie et le Japon. Pour rappel, cette collaboration artistique, qui vient renforcer les liens entre les deux pays, n'en est pas à ses premiers balbutiements. En 2004, le Japon avait fait un “don culturel d'instruments de musique de marque japonaise à l'Orchestre symphonique national d'un montant de plus de 30 millions de dinars”, a déclaré l'attaché culturel de l'ambassade du Japon à Alger. Cette collaboration a été encore soutenue par la venue dans notre pays, en 2007, du chef d'orchestre Yazaki, pour donner un concert en dirigeant l'OSN et animer des masterclasses. Une expérience réussie puisqu'elle a été renouvelée en 2009, et mercredi dernier. L'auditorium du palais de la culture Moufdi-Zakaria s'est avéré exigu. Beaucoup de monde venu savourer la belle musique. Des mélomanes. Les sièges étaient tous occupés. Dernier recours, s'asseoir à même les marches, pour ne pas rater le concert. Les musiciens entrent sur scène, s'installent et procèdent aux derniers accords. Un silence religieux envahit la salle. Il ne sera rompu – par des applaudissements – qu'à l'entrée du maestro Yazaki. Le temps d'un salut et les premières notes fusent, celle de l'œuvre de Piotr Ilitch Tchaïkovski, Eugin Onegin : polonaise. Des notes puissantes, joyeuses, pures, entraînantes. S'ensuivit un remarquable et exquis concerto pour violon (Atsuko Watanabe) et piano (Jun Kanno) du compositeur allemand Felix Mendelssohn-Bartholdy, l'une des figures dominantes du romantisme du début du XIXe siècle en Europe. Les deux musiciens japonais ont mis à nu le savoir-faire, leur maîtrise de l'art de la musique. Une cavalcade de notes déclenchant un dialogue entre le piano et le violon. Une discussion rehaussée par les incursions des membres de l'Orchestre symphonique national. Après l'entracte, retour à la belle mélodie. Ce sont les compositeurs norvégien, Edvard Hagerup Grieg : Peer Gynt : suite n°1, et hongrois, Franz Liszt : les préludes, qui sont à l'honneur. Pour le tomber du rideau, une œuvre du patrimoine national : Ahlan wa sahlan (Bienvenue). À signaler que durant cette seconde partie, le chef d'orchestre Yazaki a été perturbé par la sonnerie d'un téléphone portable provenant des coulisses, au point où il lança à l'assistance avec colère : “Pas de téléphone !”, avant de reprendre la direction de l'orchestre. Amine IDJER