Liberté : Le conseil national s'est réuni hier et a désigné un président intérimaire à votre place. Quel est votre commentaire ? Mohamed Ras El-Aïn : La première chose que je note, c'est que cette réunion a violé les lois qui régissent le syndicat. Le règlement intérieur et les statuts du syndicat stipulent clairement qu'il appartient au président du syndicat de convoquer une assemblée. La deuxième chose, cette réunion s'inscrit en faux par rapport à l'engagement des magistrats lors de l'assemblée qui s'est tenue le 9 octobre dernier. Je vous rappelle que, lors de cette AG, nous avions adopté deux importantes résolutions : la première, c'est le report de l'élection des structures du syndicat, à savoir le conseil national, le bureau et le président pour la fin du premier semestre de l'an prochain ; la seconde, c'est que, désormais, le président sera élu par l'assemblée et non par le bureau comme le stipulait l'ancien règlement. Ces résolutions participaient de notre souci de mettre le syndicat à l'abri des luttes politiciennes. Justement, eux aussi vous reprochent d'avoir entraîné le syndicat dans des luttes politiques après vos déclarations sur la décision de la justice prononçant l'interdiction du congrès extraordinaire du FLN, outre, selon eux, d'avoir également introduit un amendement, l'élection du président par l'AG, en catimini, à l'insu des membres du bureau… Concernant mes déclarations, je me suis déjà exprimé en son temps. Quant à la seconde accusation, je dois préciser que l'AG du 9 octobre dernier s'est faite en présence d'un huissier de justice. Et tout était conforme vis-à-vis de la loi. Ces gens, en vérité, ne cherchent qu'à casser le SNM. Ils veulent le conduire vers un courant politique en s'appuyant sur le régionalisme. D'ailleurs, celui qu'ils viennent de désigner (Djamel Aïdouni, ndlr) est originaire de Tlemcen. Est-ce que le fait de réunir le quorum du conseil, comme l'ont fait hier vos opposants, peut être considéré comme légal ? Dans la forme de la procédure, ils sont dans l'erreur et dans le fond, comme je l'ai déjà dit, c'est pour servir un courant politique. Y a-t-il un lien entre les turbulences qui secouent le SNM et la prochaine présidentielle ? Oui. On cherche à affaiblir le syndicat et à l'utiliser à des fins politiques. Et que comptez-vous faire maintenant ? On va prendre des mesures… Lesquelles ? Vous les saurez demain (aujourd'hui, ndlr). K. K.