Cinquante ans après, il reste des survivants qui apportent leur témoignage sur cette inoubliable journée du 17 octobre 1961 pour les algériens et page sombre dans l'histoire de la France coloniale. Véritable tragédie dont les responsables sont les autorités de l'époque et dont le sinistre préfet Papon n'est que l'instrument. À cette date, l'Algérie est déjà aux portes de la liberté et de l'indépendance, la question algérienne a envahi le siège de l'ONU des années auparavant, la sinistre armée de l'OAS se préparait pour le baroud d'honneur après l'échec cuisant du putsch des généraux du 23 avril qui n'a duré que quatre jours, et ce, malgré la sortie du général de Gaulle quelques jours auparavant (11 avril) qui reconnaissait, malgré lui, que l'Algérie devait être un état souverain. Ce rapide rappel est fait uniquement que la rafle dans Paris et les noyades dans la Seine étaient gratuites puisque, aussi bien que sur le territoire français en intra-muros, à l'extérieur que sur le terrain des opérations en Algérie, la tendance pour l'indépendance ne souffrait d'aucune hésitation. Alors pourquoi ce massacre prémédité sur des citoyens algériens émigrés, certes, mais nationalistes ? 50 ans après, des voix se lèvent enfin et pas des moindres pour demander au gouvernement Sarkozy une reconnaissance officielle de cette tragédie. Appel venant de ces personnalités qui n'ont rien à prouver, puisque l'avenir est déjà derrière eux, comme Stéphane Hessel, auteur de l'indétrônable best-seller Indignez-vous qui a même inspiré des millions d'indignés à travers le monde, Edgar Morin ou Régis Debray pour ne citer que ceux-là. Cet appel est déjà en soi une reconnaissance du cœur en attendant l'officielle qui s'invitera inéluctablement à la table des prochaines campagnes électorales françaises où chaque voix cueillie vaudra son pesant d'or et la chasse à l'algérien sera désormais de lui arracher une voix pour assurer aux récalcitrants impénitents, devenus demandeurs, un mandat présidentiel. O. A. [email protected]