Cette année, le Maghreb des films, qui se déroulera à travers toute la France du 16 au 25 octobre 2011, a choisi de commémorer le cinquantième anniversaire des massacres du 17 Octobre 1961, et de rendre hommage à la Révolution du Jasmin. L'année 2011 a été fortement marquée par les mouvements de contestation à travers tout le monde arabe. Il était inévitable que le Maghreb des films (MDF) n'en fasse pas son thème principal. En effet, de nombreux cinéastes tunisiens de la "nouvelle génération” -Nadia El-Fani (Laïcité, Inch Allah ! ), Mohamed Zran (Dégage ! ) ou Mourad Ben Cheikh (Plus jamais peur), parmi d'autres- se sont engagés dans ce vaste mouvement de contestation. Le deuxième temps fort de cette édition revêt un caractère tout à fait exceptionnel, historique et politique. Il y a, en effet, 50 ans, le 17 octobre 1961, que s'est écrit une page sombre et occultée de l'histoire de la guerre de Libération nationale, avec le massacre de manifestants pacifistes, qui ont eu “l'outrecuidance” de contester, pacifiquement, le couvre-feu raciste d'un préfet de police du nom de Maurice Papon. Le festival s'étalera sur 10 jours à Paris, du 16 au 25 octobre, mais, depuis le 21 septembre, des projections ont été organisées à travers toute la France, en présence de l'équipe des films à certaines occasions. Près de 25 salles sont concernées. À Paris, la séance d'inauguration ainsi que quelques projections se feront à l'Institut du monde arabe. Une soirée spéciale de commémoration est prévue au Forum des Images de Paris, le mardi 18 octobre. De nombreux films ou téléfilms seront projetés en avant-première. On pourrait citer La Baie d'Alger, le dernier long métrage de Merzak Allouache, avec, notamment, Biyouna, Jean Benguigui ou Catherine Jacob ; le documentaire, qui promet de faire parler de lui, Ici on noie les Algériens”, de Yasmina Adi, et qui s'inscrit dans le cadre de la commémoration du 17 Octobre 1961 ; ou encore Le cinéma algérien, un nouveau souffle”, un documentaire réalisé par Mounia Meddour, qui suit la nouvelle génération des réalisateurs “dans un pays en pleine mutation et reconstruction”. En parallèle aux deux thèmes principaux, de nombreuses rétrospectives ou cycles ont été prévus : un hommage à Selma Baccar, grande réalisatrice tunisienne. Six de ses films et trois documentaires seront projetés, notamment Fleurs d'Oubli ou La danse de feu. Le réalisateur, peintre et romancier Nacer Khemir sera également à l'honneur avec la projection de cinq de ses films. Le réalisateur mauritanien Med Hondo ainsi que le réalisateur marocain Moumen Smihi seront également à l'honneur du MDF. Des séances de courts métrages sont également prévues, avec une grande couverture du court algérien. Parmi les courts algériens, citons l'incontournable Dernier passager de Mounes Khammar, et trois courts métrages produits dans le cadre du projet Alger Demain, à savoir Un jour à Alger, de Raouf Benia, Demain, Alger ?, d'Amin Sidi Boumediene, et Un Homme face au miroir, de Zakaria Saidani. S. M. B.