Le Maghreb des films 2011, dont la quatrième édition débutera en province à partir du 21 du mois en cours, et se poursuivra à Paris du 16 au 25 octobre prochain, a le parfum des révolutions d'hier et d'aujourd'hui. De la révolution algérienne à la «révolution du jasmin» cette quatrième édition offrira une variété de films dont certains sont inédits, selon les initiateurs de ce festival cinématographique complètement dédié au cinéma maghrébin et franco-maghrébin. A l'occasion de la commémoration du cinquantième anniversaire des tragiques évènements du 17 octobre 1961, la direction du festival a programmé «Octobre à Paris», un film documentaire du réalisateur Jacques Panijel. Ce film, réalisé dans la clandestinité entre 1961 et 1962, constitue «le seul témoignage pendant et après le 17 octobre 61, saisi, interdit, censuré, puis invisible pendant 50 ans». Le film en question sera projeté, en plusieurs séances, aussi bien au 3 Luxemburg qu'au Forum des Images à Paris, selon le programme final qui a vient d'être rendu public par les organisateurs du festival. Outre les films qui évoquent l'Algérie, des films algériens inédits seront projetés lors de cette manifestation culturelle, en phase de devenir un évènement cinématographique incontournable. Il s'agit de «La baie d'Alger», de Merzak Allouache, réalisé en 2011 et d'une durée de 90 minutes. Un film-hommage au premier journaliste-écrivain assassiné en 1993, «Tahar Djaout, un poète peut-il mourir ?», de Abderrazak Larbi-Chérif (2011, 90 minutes), sera aussi projeté. Inspiré de l'une des œuvres romanesques de l'auteur algérien Yasmina Khadra, «Llob», un film de Bachir Derraïs, d'une durée de 105 minutes clôture la liste des réalisations cinématographiques algériennes que le Maghreb des films a établi pour sa quatrième édition. Le Maroc et la Tunisie seront également représentés par des productions inédites, selon le communiqué du festival. S'agissant du Maroc, le festival a sélectionné «Sur la planche», de Leïla Kilani (2011 - 106'), «Les ailes de l'amour», d'Abdelhaï Laraki (2011 - 113') et «Fragments», de Hakim Bellabes (2010 – 90'), alors que la Tunisie participe avec «Séparations», du réalisateur Fethi Saidi (2010 – 90') et avec «Les palmiers blessés», d'Abdellatif Ben Ammar (2010 – 106'). La projection de tous ces films se déroulera à l'Institut du monde arabe, en plus du Forum des images et du 3 Luxemburg.La quatrième édition du festival le Maghreb des films 2011 va consacrer une place de choix à la révolution tunisienne, communément désignée par «révolution du jasmin». Interdit depuis 17 ans par l'ancien régime de Ben Ali, «Echec et Mat», du réalisateur Rachid Ferchiou ouvrira le cycle tunisien. Ce film évoque en fait le règne de Ben Ali qui s'est terminé par le déclenchement d'une extraordinaire révolte populaire, à l'origine de sa chute. «Une soirée spéciale sera consacrée à la dite Révolution du Jasmin, avec des documentaires tournés pendant les évènements et jamais vus à ce jour», lit-on dans le communiqué de la direction du festival. La Libye, toujours en guerre contre le régime du dictateur Mouammar Kadhafi, aura aussi droit à un cycle avec trois films tournés par Selma Baccar à la frontière lybio-tunisienne. Enfin, un hommage sera rendu à cette cinéaste, «féministe, pionnière du cinéma tunisien moderne aux côtés de Nouri Bouzid, quasi inconnue en France», a précisé le texte en question. Un hommage particulier sera aussi rendu au réalisateur, entre autres, des films «Les Baliseurs du désert» et «Le Collier perdu de la colombe», de Nacer Khemir, l'œuvre de ce dernier trouve son inspiration dans la les contes et la civilisation arabo-musulmane. Les cinéphiles pourront ainsi redécouvrir les films de Nacer Khemir à l'occasion de cette quatrième édition du Maghreb des films, placée sous le signe des révolutions dans le Maghreb. L. M. Entre hier et aujourd'hui : Le Maghreb raconté par trois cinéastes «singuliers» Les initiateurs du festival «le Maghreb des films 2011» ont enrichi la quatrième édition de cette manifestation par la projection de trois travaux de trois cinéastes «singuliers». Il s'agit de Izza Génini qui a consacré une grande partie de ses travaux aux différents styles musicaux marocains (berbères, gnawas, soufis, andalouses, la Aïta des Cheikhate ou le chant sépharade). Le Maghreb entre hier et aujourd'hui et vu par Moumen Smihi sera revisité aussi à travers une filmographie qui «montre une société arabe contemporaine déchirée par son passé féodal, la décadence, le colonialisme et le sous-développement, sous une forme résolument manifeste et alternative au film de genre des cinématographies arabes et maghrébines», lit-on dans le communiqué rendu public par la direction du festival.Connu pour son militantisme et sa lutte contre le racisme, l'esclavagisme et le colonialisme qui laisse aujourd'hui le continent africain à la traine, l'un des rares cinéastes mauritaniens, le comédien polyvalent Med Hondo, sera aussi présent au Maghreb des films pour une rétrospective sur cette région de l'Afrique. «Une carte blanche en 3 films lui sera offerte», a indiqué le communiqué du festival qui ouvre ses portes à toutes les productions «quel que soit leur support de tournage, leur format (LM, CM, Webfilm...), leur origine (maghrebine, française, production d'associations locales…), leur genre (documentaire, fiction, musique, …), leur mode de diffusion, etc. Documents, téléfilms, courts métrages, films tournés pour le web par divers collectifs, tous viendront ainsi enrichir la programmation de cette 4ème édition», conclut le communiqué du festival. L. M..