Rendez-vous - Le Maghreb des films présentera une douzaine de films sur la répression du 17 octobre 1961. La 4e édition du Maghreb des films, une manifestation dédiée au cinéma d'Afrique du Nord, qui se tiendra du 16 au 25 octobre dans plusieurs villes de France, rend hommage aux victimes du 17 octobre 1961, il y a 50 ans, à Paris, et à la jeune révolution tunisienne. Deux événements en «écho» qui «appartiennent à la même histoire», disent les organisateurs de ce festival cinématographique qui propose de voir une centaine de films au total dans une trentaine de cinémas à Paris, en banlieue parisienne et en province. Le cinquantenaire du 17 octobre 1961 - la répression sanglante contre des milliers de manifestants algériens par les forces de police parisiennes sous les ordres du préfet de police Maurice Papon - fera l'objet d'un colloque organisé le 15 octobre à l'Assemblée nationale, à l'initiative de l'association «Au nom de la mémoire et de la Ligue des droits de l'homme». Le Maghreb des films présentera une douzaine de projections sur le sujet, dont deux longs métrages «événements» au Forum des images à Paris : Octobre à Paris, de Jacques Panijel, tourné dans la clandestinité à l'époque, interdit et jamais diffusé jusqu'à aujourd'hui, et Ici on noie les Algériens de Yasmina Adi, une analyse contemporaine des événements. Le film de Jacques Panijel est précédé de A propos d'Octobre, une préface réalisée par Mehdi Lallaoui. Elle donne la parole à différents acteurs, journalistes, écrivains et à l'historien Gilles Manceron, auteur de La triple occultation d'un massacre, qui vient de paraître aux éditions La Découverte, précédé du 17 Octobre des Algériens des journalistes Marcel et Paulette Péju. Le festival intègre une actualité plus récente et rend hommage à «La révolution de Jasmin», en Tunisie, qui a conduit à la chute du régime de Ben Ali le 14 janvier dernier. D'autant plus, dit Gérard Vaugeois, l'un des organisateurs, que «nombre de cinéastes tunisiens de la nouvelle génération se sont engagés dans ce vaste mouvement de contestation» à travers plusieurs films interpellant la société tunisienne : Nadia El Fani (Laïcité Inch'Allah), Mohamed Zran (Digage ! Digage !) ou Mourad Ben Cheikh (Plus jamais peur) parmi d'autres. Parallèlement à ces films récents, plusieurs hommages seront rendus au cinéma de leurs prédécesseurs avec la projection de Echec et mat de Rachid Ferchiou, interdit depuis 17 ans en Tunisie, ainsi que des films de Albert Samama Chikli, Nacer Kemir et Selma Baccar, militante féministe et pionnière du nouveau cinéma tunisien dont les toutes dernières images tournées à la frontière tuniso-libyenne sur des réfugiés libyens, seront présentées pendant le festival.