Le 7e congrès international de chirurgie vasculaire, qui s'est déroulé du 15 au 16 octobre à l'EHU 1er-Novembre d'Oran, a été une occasion pour certains professeurs et chirurgiens d'évoquer certains paradoxes. En effet, en marge des travaux ayant regroupé près d'une centaine de spécialistes, dont certains de renommée internationale et originaires de France, de Tunisie, du Maroc et d'Algérie, le président de l'association de chirurgie vasculaire, le professeur Bouayed, a évoqué le manque de moyens au pôle de chirurgie cardiaque et vasculaire de l'EHU 1er-Novembre d'Oran. L'intervenant nous explique que l'EHU, où il est l'un des chefs de service du pôle chirurgical et transplantation, s'est vu assigner la tâche de “prodiguer des soins de haut niveau, de réduire les transferts à l'étranger et réaliser la chirurgie cardiaque, les transplantations d'organes… Mais pour cela, il faut de l'argent, des moyens. Aujourd'hui, on constate que l'on n'a pas les moyens de mener ces projets à l'EHU”. C'est là l'un des sujets abordés avec le ministre de la Santé et de la Population lors de sa récente visite à Oran, et qui n'aurait pas permis un rapprochement des points de vue. Pour le professeur Bouayed, l'EHU a réussi, malgré tout, à réduire les transferts à l'étranger de l'ordre de 70 à 90% ces dernières années, pour ce qui est de la chirurgie cardiaque infantile et la chirurgie cardiovasculaire. Il explique : “Par le passé, les transferts à l'étranger se traduisaient par 50% de mortalité ! Depuis 4 ans à l'EHU, nous arrivons à prendre en charge même les grosses pathologies de l'aorte.” Une façon encore de montrer les efforts et les capacités des équipes médicales à répondre aux exigences des pouvoirs publics. Mais le projet de transplantation cardiaque, faute de moyens, n'a pu démarrer. Quant au congrès de la chirurgie vasculaire, les organisateurs ont souhaité une plus grande circulation de l'information pour que les diagnostics ne “passent pas à côté”, car plus tôt celui-ci est posé, plus tôt le traitement peut être prodigué. A noter que sur l'ensemble de la mortalité en Algérie, les maladies cardiovasculaire représentent un taux de 70%. D. LOUKIL