“Cette alliance appuie-t-elle le Président ou non ?”, s'interroge Louisa Hanoune qui estime que, désormais, “les masques sont tombés”. La porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a sorti hier la grosse artillerie contre le FLN de Abdelaziz Belkhadem qu'elle accuse ouvertement de vouloir torpiller et grenouiller les réformes politiques dont les textes sont en débat à l'Assemblée. Mme Hanoune, visiblement remontée contre les députés de l'ex-parti unique, qui se sont dressés notamment contre certaines dispositions contenues dans les textes de loi, n'a pas lésiné sur les vocables pour les qualifier tantôt de “rétrogrades”, tantôt “d'obscurantistes” ou encore de “misogynes”. “On dénonce l'attitude et les pratiques antidémocratiques du FLN”, a lancé hier Mme Hanoune dans son intervention à l'ouverture d'une réunion de son bureau politique à Alger. “Ce n'est pas juste de dire que c'est anticonstitutionnel”, a-t-elle affirmé à propos des arguments avancés par le FLN pour justifier son opposition à la disposition contenue dans le projet de loi portant régime électoral stipulant que les ministres doivent démissionner trois mois avant l'échéance. “Pour nous, c'est positif”, a-t-elle dit. Quant au quota de représentation des femmes dans les assemblées élues, fixé dans la loi à 1/3 que le FLN s'emploie à ramener à 20%, l'ex-candidate à l'élection présidentielle le qualifie de “mépris”. “On a des réserves sur le système de quotas car il ne s'attaque pas à la racine du problème. Il faut lever les obstacles devant les femmes dans le code de la famille, la précarité de l'emploi, etc. On comprend que le Président veut aller de l'avant, mais nous voulons plus, un système égalitaire”, a-t-elle dit. “Mais 20%, c'est un mépris. Ceux qui veulent ramener le quota à 20% font des calculs politiciens (…) il fera apparaître le caractère misogyne de certains dont le FLN”, a-t-elle encore accusé. “Ce n'est pas de notre faute si un parti majoritaire n'a pas de femmes sur ses listes”, a-t-elle affirmé. En tout cas, le PT n'est pas disposé à baisser les bras devant l'attitude de ces députés. “Nous n'allons pas baisser les bras. Nous ne sommes pas indifférents face à l'obscurantisme.” Mais la dualité apparue chez certains partis notamment le FLN confine aux questionnements surtout sur le rôle de l'Alliance présidentielle. “On se pose des questions. Cette alliance appuie-t-elle le Président ou non ?”, s'interroge Louisa Hanoune pour qui désormais “les masques sont tombés”. “Il y a des contradictions majeures sur la base d'intérêts de groupes minoritaires, de centres occultes”, a-t-elle dit, rappelant au passage l'attitude de certains députés autour de la disposition relative à l'importation de la friperie dans la loi de finances où ils se sont montrés solidaires. Selon Louisa Hanoune, “Bouteflika doit trancher dans ces contradictions”. Elle ne précise pas comment, mais elle suggère, entre autres, l'idée de dissolution de l'Assemblée. “Les positions de ces partis et leurs pratiques sont un obstacle à l'avènement d'une véritable démocratie”, soutient-elle. “L'APN est un obstacle devant les aspirations du peuple à la démocratie et devant la mise en œuvre des engagements du Président à la démocratie (…)”. Sur le chapitre économique, Mme Hanoune a plaidé la “renationalisation” et s'est prononcée en faveur de “décisions hardies” pour les entreprises. Quant au volet social, elle a insisté sur le droit de grève. “Il est fini le temps de la répression, les choses ont changé chez nous et dans la région”, a-t-elle déclaré, dans une allusion à l'attitude du DG d'El-Aurassi confronté à une grève des employés de l'établissement. Par ailleurs, Mme Hanoune a appelé le mouvement associatif à s'impliquer et à se “réveiller”. D'ailleurs, elle n'a pas manqué de louer l'initiative de l'UGTA de mettre sur pied une association pour la promotion des droits de la femme. “Le statu quo que veulent certains partis est un danger pour la nation”, a conclu Mme Hanoune. Karim Kebir Faudel 23-10-2011 09:36 NAILI 22-10-2011 11:40