Le ministre en charge du secteur a annoncé un plan de formation approuvé par le gouvernement et doté d'une enveloppe financière de 780 millions de dinars. Grande nouvelle qui ne manquera pas de susciter bien des débats, voire des polémiques entre différents intervenants dans le secteur du tourisme. Le ministre du Tourisme, Smaïl Mimoune, a annoncé, jeudi, lors d'une rencontre bilan de la saison estivale écoulée, que les concessions des plages seront transférées de nouveau aux APC. “Le projet de loi de finances 2012 prévoit de verser les recettes collectées des droits de concession d'exploitation des plages au profit des communes au lieu du Trésor public de l'Etat”, a-t-il déclaré, précisant que cette mesure permettra aux communes côtières de bénéficier de ressources financières supplémentaires pour assurer une prise en charge optimale de tous les aspects de la saison estivale, particulièrement pour ce qui est de l'équipement et de l'entretien des plages. La situation en sera-t-elle améliorée pour autant ? Le doute demeure entier, à plus forte raison que les expériences du passé n'ont pas été concluantes et ont souvent donné lieu à des opérations frauduleuses et des passe-droits. Force est de constater que le transfert des prérogatives aux Domaines n'a pas pour autant résolu le problème, révélant la complexité du dossier. Le ministre, pour sa part, a insisté sur la nécessité de confier les concessions aux professionnels. Reste à connaître les détails du dispositif qui accompagnera cette mesure. En attendant, les pouvoirs publics se projettent dans l'avenir en se focalisant sur la formation. En ce sens, Smaïl Mimoune a évoqué le plan approuvé par le gouvernement pour améliorer la qualité de la formation, indiquant qu'une enveloppe financière de près de 780 millions de dinars a été allouée à la formation continue des cadres et gérants d'hôtel public. Il a également souligné la nécessité d'ouvrir la voie aux écoles de formation privées. À propos du tourisme saharien, il a mis l'accent sur l'importance de l'appui et de la promotion de ce tourisme qui, a-t-il dit, se limite encore au “tourisme d'élite”, appelant les agences de voyages spécialisées à revoir à la baisse les prix avec les parties concernées, notamment en ce qui concerne le transport et l'hébergement. S'agissant des échanges touristiques entre l'Algérie et les pays arabes, M. Mimoune a annoncé que l'Algérie accueillera le 25 juin prochain des jeunes de différents pays arabes pour leur permettre de découvrir les potentialités touristiques du pays. Smaïl Mimoune, qui a reconnu que les objectifs ne sont pas encore atteints malgré les efforts déployés, est resté optimiste quant à l'avenir, étayant ses propos par des statistiques. L'Algérie a dépassé deux millions de touristes en 2010, continuant sur une progression de 9% effective depuis trois années consécutive, et il est attendu une augmentation de 20% en 2011. Le nombre de nuitées de la saison hôtelière est passé à 6 millions en 2010 contre 5 645 839 en 2009. S'agissant du tourisme côtier, le ministre a relevé une hausse du nombre de plages autorisées à la baignade de 354 à 358 plages, et du nombre d'agents d'hygiène mobilisés au niveau des sites touristiques qui est passé à 5 165 agents contre 4 199 en 2010. Les postes de sécurité ont également été renforcés, passant à 607 postes (gendarmerie-police et Protection civile). Les autorités locales (wilayas et APC) ont consacré un montant de plus de trois milliards de dinars aux programmes sectoriels visant à réunir les conditions nécessaires pour le bon déroulement de la saison estivale. Nabila SaIdoun