Le FFS prendra-t-il part à la prochaine présidentielle d'avril 2004 ? Une partie de la réponse à cette question a été apportée, hier, par son président, Hocine Aït Ahmed. En effet, le leader du FFS a choisi — sans doute symboliquement — le 1er novembre pour sortir de son silence qui dure depuis maintenant plusieurs mois. Dans une contribution publiée par le journal français Le Monde, Hocine Aït Ahmed a livré son analyse sur l'évolution de la situation algérienne à six mois de la présidentielle. Le coup de force des partisans de Bouteflika contre le FLN ? Elle lui inspire “une condamnation de principe des agressions à coups de barre de fer et de chiens dobermans”. Mais, pour Hocine Aït Ahmed, elle témoigne de la continuité du “coup de force constitutionnel qui, au lendemain de l'indépendance, a confisqué le droit des Algériens à l'autodétermination”. Revenant sur les évènements qui ont ensanglanté le pays tout au long de la décennie passée, le président du FFS dénonce “l'omerta internationale qui a entouré la mort de 200 000 Algériens, les milliers de disparus, l'exode interne de plus d'un million de personnes, le viol de toutes les normes qu'un Etat est tenu de respecter (...)”. Aujourd'hui, estime-t-il, les décideurs s'en prennent au président Bouteflika car ils n'avaient pas “prévu que [leur] candidat [en 1999] allait rouler avant tout pour son propre compte”. “Dès lors, la crise actuelle tient moins à l'opposition entre deux visions différentes de l'exercice du pouvoir qu'à l'exacerbation d'une vieille crainte des décideurs algériens : celle de voir l'un d'entre eux, n'importe lequel, accaparer tous les leviers du pouvoir.” Dans ce contexte, les tensions apparues au sein du pouvoir risquent de déboucher sur des affrontements violents, prévient-il. Pour éviter le “chaos” annoncé, Hocine Aït Ahmed propose “l'élection d'une Constituante qui exige la mise en place d'un gouvernement de transition. Loin des fausses solutions, des faux dialogues, des manœuvres de sérail destructrices. (…) Dans ce contexte, les Algériens sont en droit d'attendre de la communauté internationale qu'elle cesse, au minimum, de cautionner un régime dont la seule légitimité réside précisément dans la reconnaissance internationale”. Autrement dit, le FFS n'ira sans doute pas à la prochaine présidentielle et ne soutiendrait visiblement aucun candidat. L. G.