Une situation qui risquerait, si elle venait à perdurer, d'entamer le moral de la base militante du parti. A l'image de son leader charismatique, Hocine Aït Ahmed, le FFS semble avoir pris un sacré coup de vieux. L'hémorragie qui avait, rappelons-le, frappé le plus vieux parti de l'opposition à la veille de l'élection présidentielle d'avril 1999, après la démission de onze députés du parti, était l'un des premiers signes avant-coureurs d'une crise inédite au sein du parti. Une formation politique «conditionnée» à chaque fois par les orientations de son président, apparemment mal informé par son entourage de la situation réelle du FFS. Car, quand des militants ne se sentent même pas concernés par la vie organique du parti, le pire est à craindre à l'avenir. Le légendaire parti de l'opposition est désormais devenu vulnérable face aux manipulations tous azimuts, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de ses structures. La démission de Mustapha Bouhadef de son poste de premier secrétaire national du parti, dix jours seulement après sa désignation par Hocine Aït Ahmed, révèle si besoin est, un sérieux malaise au sein du FFS. Les rumeurs savamment distillées à propos de la prétendue exclusion du parti d'Ahmed Djeddaï, obéit, en effet à un scénario tendant à semer la zizanie dans les rangs du parti, avant de le disloquer. En fait, il n'y a au sein du plus vieux parti de l'opposition ni «cabinet noir» et encore moins une divergence autour de la direction du parti, mais seulement des groupuscules d'individus animés par l'ambition démesurée de faire main basse sur les structures du FFS, à n'importe quel prix. Même s'il faut mettre en péril la stabilité du parti. Des desseins perceptibles à travers les «parasitages» émanant de cercles extérieurs influents et dont le principal objectif est faire d'avorter la nomination de Mustapha Bouhadef à la tête du secrétariat national. Par ailleurs, la mise à l'écart d'anciens cadres du parti, à l'image des Zenati, Taleb, Djeddaï... et Bouakouir, ne vise en réalité qu'à affaiblir le parti. D'ailleurs, depuis sa participation aux dernières élections locales, le FFS observe un silence incompréhensible par rapport au développement de la scène politique nationale. Car, jamais le FFS ne laisse l'occasion de laisser passer inaperçu des évènements engageant le devenir de la nation sans s'exprimer, lors d'une conférence de presse, d'un communiqué ou d'un meeting populaire. Un silence «réfléchi» rétorque-t-on aux directions nationales qui s'étaient succédé au cours des cinq dernières années. Le FFS qui fut une force de proposition et de mobilisation s'est donc transformé en un simple appareil, soumis à des tiraillements internes, susceptibles de venir à bout du parti. En outre, l'incapacité de Hocine Aït Ahmed à juguler la crise qui ronge son parti, après, notamment la démission de Mustapha Bouhadef, renseigne sur le degré de pourrissement dans lequel s'est embourbé le FFS. Une situation qui risquerait, si elle venait à perdurer, d'entamer le moral de la base militante du parti, qui après des générations de sacrifices, est menacé de désintégration. A noter que le climat délétère qui règne au FFS, a compromis la conférence nationale d'audit qui devait en principe se tenir au courant de cet été. Comme elle est annonciatrice d'un congrès houleux, sachant que deux tendances se dégagent d'ores et déjà: ceux qui veulent le changement des statuts du parti en faveur de l'élection d'un nouveau président du parti et ceux qui restent fidèles à Hocine Aït Ahmed. C'est toute cette atmosphère qui est à l'origine du blocage dans la désignation du nouveau secrétariat national du FFS.