Après 54 ans de règne, le leader du parti céderait le pouvoir lors du prochain congrès. Quand il y a le doute, c'est qu'il n'y a pas de doute. Cette citation s'applique de fort belle manière sur ce qui entoure la maison FFS cette dernière semaine. Le départ de Hocine Aït Ahmed de la tête du parti, ainsi que son éventuel remplacement par l'ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, occupent le devant de la scène nationale. Au FFS (Front des forces socialistes), on ne sait plus sur quel pied danser. On annonce tantôt que le «zaïm» est partant. On affirme tantôt que le parti a encore besoin de lui. Karim Tabbou, porte-parole du FFS, a «assuré» hier, dans les colonnes d'un quotidien national, que «les militants du FFS sont décidés à exiger de Hocine Ait-Ahmed de garder sa fonction et de continuer à gérer les affaires du parti». Cette déclaration est loin d'être innocente. Il n'y a pas de fumée sans feu. On ne dément pas une fausse information en invitant ses propres militants à exiger du zaïm à rester. La logique veut qu'on ne demande à rester qu'à celui qui veut partir. Cette «assurance» intervient dans un contexte très particulier. La presse nationale a rapporté cette semaine l'éventuelle succession de Hocine Aït Ahmed par Mouloud Hamrouche. Encore, un bon nombre de quotidiens nationaux ont affirmé, en début de semaine, le retrait du premier et dernier président de FFS. A ce propos, à Hydra, siège du parti, on n'a apporté aucun démenti ni infirmation à cette information. Un bon nombre d'observateurs s'interrogent sur le pourquoi de cette réaction. Autrement dit, quelle mouche a piqué les responsables du FFS pour faire une telle déclaration? Les mêmes observateurs estiment qu'à la maison du plus vieux parti d'opposition, la course à la succession du zaïm est déjà lancée. Même si certains soutiennent avec insistance la piste Hamrouche, d'autres ont commencé déjà à faire le «casting». Des noms circulent déjà. En effet, Hocine Aït Ahmed a déclaré partant de la présidence du FFS à l'occasion du prochain congrès du parti, dans les coulisses, on annonce le retour des anciens cadres du parti. Les responsables du parti veulent faire du prochain congrès une occasion de réconciliation. A en croire Karim Tabbou, les listes sont ouvertes à tous ceux qui veulent prendre part au prochain congrès à Zéralda. Les anciens cadres ont rendu public un communiqué dans lequel ils appellent à réconcilier le parti avec ses anciens dirigeants. Ainsi, l'option de voir un ancien cadre du parti candidat à la présidence du parti n'est pas à écarter. Afin d'assurer une continuité et une longue vie au parti, le FFS a besoin de réunir toute sa famille. Le prochain congrès en est la meilleure occasion, notamment pour apporter un nouveau dynamisme et un sang neuf à cette formation qui cherche à sortir la tête du parti de la crise qui le secoue. Ainsi, avant son départ, Aït Ahmed cherche à remettre le parti entre des mains saines. Il veut assurer une meilleure succession afin de prendre «sa retraite politique». Le choix de Aït Ahmed pour l'ancien chef de gouvernement s'est fait dans cette optique. Les relations solides entre les deux hommes favorisent l'alternative Hamrouche. Karim Tabbou a confirmé, dans le même entretien, que le FFS a partagé avec Mouloud Hamrouche, au même titre que d'autres personnalités, «son combat, ses idées et ses prises de position». Et de préciser que vu les bons liens entre les membres du FFS, «les militants du parti accordent un grand respect à Hamrouche».