Les conditions socioéconomiques des populations, terreau de recrutement des groupes terroristes particulièrement fertile, constituent le grand défi pour le Caert. Malgré les résultats probants enregistrés dans le combat contre le terrorisme dans le continent africain, la lutte nécessite d'autres efforts compte tenu de la nature complexe et des connexions des groupes terroristes ainsi que de l'évolution de la situation, notamment dans la région sahélo-maghrébine, pour reprendre une localisation géographique de Rezag Bara, conseiller à la Présidence, invité hier à intervenir à la 5e rencontre d'évaluation du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (Caert), qui se tient à Alger. Dans son allocution d'ouverture, le directeur du Caert, Francisco Madeira, a dressé un tableau exhaustif de l'évolution des législations internationales, nationales et régionales en matière de lutte contre ce fléau avec un accent sur le continent qui fait face à une menace qui a muté et étendu son territoire avec des connexions avec le crime organisé, le trafic de drogue et la traite des humains. Certes, la stratégie mise en place, a-t-il reconnu, a porté ses fruits, surtout en matière de coopération avec la mise en œuvre de dispositif de veille et de prévention, il n'en demeure pas moins que les conditions favorables à la persistance des activités terroristes, notamment les conditions socioéconomiques des populations, terreau de recrutement des groupes terroristes particulièrement fertile, constituent le grand défi pour le Caert et les Etats. Les pays manquent également de moyens techniques et financiers pour faire face, à la fois, aux terroristes ainsi qu'aux besoins socioéconomiques des populations vulnérables. D'où l'impératif, a appelé le directeur du Caert, d'une coopération internationale et l'urgence du renforcement des mécanismes de défense et de prévention à travers l'échange d'informations et de renseignements, pour mettre fin aux activités terroristes. “On doit les arrêter. On doit discréditer leur action”, a-t-il souligné. De son côté, Ramtane Lamamra, président du Conseil pour la sécurité et la paix à l'Union africaine, a développé une analyse sur le développement néfaste de l'activité terroriste parallèlement aux développements géostratégiques et politiques majeurs que connaît le continent, particulièrement la région d'Afrique du Nord avec les transformations démocratiques. Dans ce contexte de bouleversement, les terroristes ont trouvé accès à de nouvelles ressources pour pouvoir “répandre leur message de haine et de violence”, a-t-il dit. En plus des actes terroristes, d'autres phénomènes sont venus s'y imbriquer. Face au terrorisme dont les groupes ont réussi via les réseaux à se connecter et qui continue à “intimider” les pays, le diplomate de l'UA a décrypté ses connexions avec la piraterie, le trafic de drogue, le blanchiment d'argent, la traite d'êtres humains, notamment l'enrôlement de force des enfants dans les groupes et la criminalité internationale. Ce qui rend la problématique plus complexe. Aqmi a développé les enlèvements pour les rançons en sous-traitant avec des groupes criminels. Il en est de même avec les réseaux de trafic de drogue, à titre d'exemple. Boukou Haram, Shebab et tous les autres opèrent selon le même modèle. Ce qui fait dire à M. Lamamra que “nous avons suffisamment d'informations que la menace est réelle”. Appelant à une harmonisation des législations et des pratiques, l'application de la loi tout en respectant les droits de l'Homme, le représentant de l'UA a averti cependant que “nous avons un long chemin à parcourir”. De son côté, le conseiller à la Présidence, M. Bara, a mis l'accent sur les efforts du gouvernement algérien qui ont réussi “à limiter les activités terroristes de manière significative malgré la persistance d'attentats sporadiques”. Il a évoqué l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme tout en attirant l'attention sur la situation dans la région sahélo-sahélienne où “il faut éviter la sanctuarisation et prévenir les prises d'otages…” Il est, par ailleurs, revenu sur le mécanisme commun, le Cemoc, commandement opérationnel des pays du champ, ainsi que l'UFL, son unité conjointe de renseignement, qui sont un exemple de coopération et de coordination de la lutte contre le terrorisme. Mais, a-t-il averti, ces actions doivent être accompagnées d'autres mesures de développement social, éducatif, de dialogue paisible avec l'appui des communautés locales et des médias afin de préserver la cohésion sociale dont la destruction est un objectif majeur des terroristes. Il a réitéré “la volonté du continent à faire front uni contre ce fléau”. Djillali B. Malki 01-11-2011 05:31 Souilah 01-11-2011 04:46 Aksil 31-10-2011 18:44 Selmi 31-10-2011 17:05 Rabah 31-10-2011 14:34 Doc Eur 31-10-2011 12:45 mecipsa 31-10-2011 12:20