“Si les dispositions du code de commerce devaient être appliquées aux sociétés sportives par actions de football (SSPA), toutes, sans exception aucune, elles auraient aujourd'hui mis la clé sous le paillasson et déclaré faillite”, nous dira récemment un spécialiste des affaires économiques qui commentait la situation financière des clubs de football. “Vous vous rendez compte, toutes les équipes sont déficitaires à coup de milliards de centimes, les sponsors, les mercenaires et les repreneurs ne se pressent pas au portillon. Les clubs dépensent plus qu'ils n'engrangent de recettes, et c'est parti pour durer. Si une solution n'est pas trouvée dans un avenir proche, c'est tout le fondement du processus de professionnalisation du football qui sera remis en cause”, ajoutera-t-il. À ce titre, notre interlocuteur explique que “si les dispositions du commerce ne sont pas appliquées aux clubs de football pour le moment, c'est tout simplement parce que les pouvoirs publics ont prévu dans le décret portant instauration du professionnalisme une période de grâce ou de transition de cinq ans pour permettre justement à ces clubs de trouver repreneur ou de s'organiser en SSPA. Autrement dit, même déficitaires, les clubs peuvent poursuivre leur activité mais il faudra bien trouver des solutions, surtout à ces dettes qui s'accumulent, qui ne peuvent rester impayées et qui vont sans doute engendrer des conflits. C'est dire que nous ne pouvons pas continuer de fermer les yeux et faire la politique de l'autruche en espérant que des mécènes tombent du ciel au moment où l'Etat ne peut raisonnablement plus financer le football.” En clair, c'est là un professionnalisme de façade que l'on a érigé dans le milieu du football sans trop savoir où on va. Pour cet économiste au fait des affaires du football, la solution pourrait venir du décret tant promis par les pouvoirs publics qui obligerait les clubs à ouvrir leur capital, sachant pertinemment que la majorité des dirigeants des clubs font tout pour faciliter la tâche aux éventuels repreneurs, et ce, afin de se maintenir à leur poste. “L'Etat doit faire quelque chose à ce niveau-là, il doit frapper d'une main forte et mettre fin au règne des dinosaures dans les clubs de football. Seule la force de la loi peut les obliger à partir car leur présence suffit à décourager plus d'un éventuel repreneur”, dit-il. S. L.