Le secrétaire national du FFS, Karim Tabbou, a animé hier une rencontre-débat au siège de la section locale du FFS d'Aït Yahia, à l'occasion de la commémoration du 16e anniversaire de l'assassinat du secrétaire général par intérim du FFS M'Barek Mahiou et de son jeune cousin Farid Mahiou, le 3 novembre 1995 près de leur domicile à Kouba. C'est le secrétaire fédéral du FFS de Tizi Ouzou, Farid Bouaziz, qui a ouvert le débat en demandent à ce que toute la lumière soit faite sur ces deux lâches assassinats. “Il est temps pour nous au FFS de se rassembler car notre cher et regretté camarade M'Barek Mahiou était un rassembleur infatigable”. Pour sa part, le secrétaire général des “Anciens de 63”, M. Ramdane Tamzi a également demandé “à ce que toute la lumière soit faite sur la mort de ces deux militants”. Lors de sa prise de parole, le secrétaire national du FFS, M. Karim Tabbou, après une allocution d'hommage à M'Barek Mahiou et à son cousin “morts pour le pays et la démocratie”, a abordé la situation politique et économique du pays. Il a rappelé alors la zone de turbulences qui secoue depuis longtemps le parti du FLN, et “qui est actuellement livré au batailles maffieuses, qui exploitent l'histoire et les symboles nationaux pour des intérêts personnels”. Plus loin, le premier secrétaire dira que “l'Algérie va dans la mauvaise direction. Le président de la République vient d'inaugurer un très beau siège des Affaires étrangères, comme si, les relations et les positions politiques vis-à-vis de l'extérieur se limitaient à un siège”. Et de se demander : “Quelle est la position de l'Algérie face à ce qui se passe en Tunisie et en Libye ? Il a fallu attendre deux jours pour que nos responsables réagissent à la venue de la famille Kadhafi en Algérie ! Tout cela démontre une fragilité politique d'un Etat qui n'affiche pas de positions claires. Nous sommes face à un régime qui ne veut pas bouger mais qui veut tout bloquer à jamais”, dira encore Tabbou sous un tonnerre d'applaudissements. Le secrétaire national du FFS s'étalera longuement aussi sur l'impact des révolutions arabes sur l'Algérie. “En Algérie, il y a désormais un pays et un peuple démolis sur les plans mental, économique et social, mais qui retrouvent finalement un souffle nouveau avec le Printemps arabe pour croire de nouveau au changement et de se dire que tout est possible, ce qui est très important pour tout le peuple algérien”. Sous un tonnerre d'applaudissements, il ajoutera : “Nous avons un régime d'apparence violent mais en réalité, il est très faible. Nous avons eu un exemple avec l'arrestation de Khaled Nezzar en Suisse, un général qui, en 1988 avait fait la grande démonstration militaire envers le peuple algérien en sortant toute une armée et des chars, mais qui finalement, se retrouva sans ‘immunité' face à un juge d'un pays de droits”. Avant de conclure son intervention, Tabbou reviendra sur la stratégie du régime dans la mise en échec du processus du changement en Algérie et ce, “en créant de fausses émeutes, en discréditant l'action politique à travers les marches des samedis et enfin propager la rumeur via Internet quant à un prétendu soulèvement programmé le 17 septembre. Il y a des révolutions qui s'inscrivent dans des cycles courts et, d'autres dans des cycles longs”. K. Tighilt