A l'occasion du 16e anniversaire de l'assassinat du secrétaire général du FFS, M'barek Mahiou, et de son cousin Farid Mahiou, le numéro deux du FFS, Karim Tabbou, a animé hier une rencontre débat à Aït Yahia, daïra de Aïn El Hammam, au siège de la section locale du parti. La vérité sur l'assassinat de ces deux militants a été une nouvelle fois fortement clamée par les militants du FFS qui ont pris la parole. «Que toute la lumière soit faite sur la mort de ces deux militants», a déclaré d'emblée le secrétaire général des anciens combattants de 1963. Karim Tabbou, de son côté, a présenté un tableau peu reluisant de la situation sociopolitique et économique actuelle du pays. Il a vertement critiqué le parti du FLN. «Le vrai FLN a marqué l'histoire de tout un pays et même de l'humanité, tant il est inscrit dans le combat pour le recouvrement des libertés, mais actuellement il est livré aux batailles mafieuses qui exploitent l'histoire et les symboles nationaux pour des intérêts personnels», dénonce le secrétaire général du plus vieux parti d'opposition en Algérie. Abordant les réformes politiques initiées par le président de la République, M. Tabbou n'a pas manqué aussi cette occasion pour afficher son pessimisme quant à leurs aboutissements et la vraie intention des initiateurs de ces réformes. «L'Algérie va dans la mauvaise direction, celle de l'aventure et de l'inconnu. Le président de la République vient d'inaugurer un très beau siège des Affaires étrangères, comme si les relations et les positions politiques vis-à-vis de l'extérieur se limitent à un siège», fait remarquer le conférencier. Par ailleurs, Tabbou dit regretter la position de l'Algérie sur le printemps arabe. Il dira sans ambages à ce sujet «que le peuple algérien est démoli sur le plan mental, économique et social. Mais il retrouve finalement son souffle avec le printemps arabe, car il commence à croire au changement et de se dire que c'est possible. Le régime algérien a l'apparence d'être fort. A vrai dire, il est très fragile puisqu'il ne repose pas sur des bases solides.» Il citera comme exemple l'audition du général et ex-ministre de la Défense, Khaled Nezzar, dernièrement par la justice Suisse. «Nous avons eu l'exemple avec l'arrestation de Nezzar en Suisse, un général qui en 1988 avait fait la grande démonstration militaire envers le peuple en sortant tout une armée et des chars, mais qui finalement, se retrouva sans immunité face à un juge d'un pays des droits», a estimé Karim Tabbou, sous les forts applaudissements de l'assistance.