Karim Tabbou, le premier secrétaire du FFS, était présent, hier, à Aït Yahia, dans la daïra de Aïn El Hammam, à 40 km au sud de Tizi Ouzou, pour assister à la commémoration du 16e anniversaire de l'assassinat, en novembre 1995, du secrétaire du FFS, M'barek Mahiou (à l'âge de 46 ans) et de son jeune cousin Farid Mahiou (26 ans). Evoquant la mémoire de M'barek Mahiou, Tabbou dira qu'«il a été une perte pour l'Algérie tout entière ; il a fait partie de ces hommes qui ont marqué le combat de toute une génération».Parlant de la situation politique dans le pays, Tabbou dira : «Depuis la commémoration, l'an dernier, de la mort de Da M'barek, les choses bougent et trois dictatures sont tombées (dans le Monde arabe).» Faisant un bilan du cheminement de l'Algérie, l'hôte d'Aït Yahia rappellera qu'«en 1954, des hommes courageux se sont levés avec des projections d'avenir alors qu'actuellement, les analystes de renom parlent du flou qui caractérise l'économie algérienne». A propos du FLN, le représentant du FFS dira : «Ce parti, qui a marqué l'histoire nationale, est devenu un lieu où se déroulent des combats entre clans mafieux, exploitant les symboles de la Révolution pour des intérêts inavoués.» Evoquant le PV d'audition de Khaled Nezzar par la justice suisse, Tabbou ironisera sur la position du général «tout-puissant face aux 34 millions d'Algériens, mais qui se laisse interroger par un simple juge suisse. La puissance du régime n'est que mensonge». Parlant de la Libye, l'orateur qualifiera de «lâche» l'attitude des officiels algériens qui «ne se sont prononcés que 48 heures après l'entrée des Gueddafi sur le territoire algérien». Tabbou ne manquera pas de rappeler ce qu'il avait répondu au ministre des Affaires étrangères britannique qui lui demandait son avis sur l'impact des révolutions arabes sur l'Algérie. Il dira en substance qu'«elles (les révolutions) ont trouvé chez nous un peuple brisé politiquement et socialement, dans une lassitude chronique. Cependant, elles ont donné un souffle nouveau aux Algériens qui pensent que, finalement, tout est possible». Tout au long de son discours, Karim Tabbou a souligné que «le pouvoir en place n'est pas digne de confiance et que l'Etat n'a pas de volonté de réforme».