Jeudi soir, à 19h30, l'association Anadil El-Djazaïr, en partenariat avec la Radio algérienne, a organisé un concert de musique andalouse à l'auditorium du centre culturel Aïssa-Messaoudi de la Radio algérienne, à l'occasion du 85e anniversaire de Sid-Ahmed Serri. En effet, en organisant cet événement, cette association a réuni des personnalités artistiques connues, à l'image de Benoubia et Abdelkader Bendaâmache, ainsi que des membres de la famille du grand maître, et un public nombreux composé de mélomanes. Sous la houlette de Youcef Oueznadji, ancien élève de Sid-Ahmed Serri, l'ensemble musical de cette association a gratifié le public d'un programme riche, avec la participation du Maître qui est monté sur scène pour interpréter Ya moursili, un "btayhi" dont il est spécialiste. La présentation de l'invité d'honneur de cette soirée a été faite par Abdelkader Bendaâmache, l'autre maître du chaâbi. Natif de la Casbah d'Alger, Sid-Ahmed Serri est issu d'une une famille de mélomanes. Il s'est imprégné de cette musique, se familiarisant très tôt avec ses différents et essentiels aspects tant sacrés que profanes. Il est l'un des derniers porteurs de cet art jadis répandu dans les écoles coraniques. Ayant fait partie des rares associations musicales des années 1940, il approfondira ses connaissances auprès d'Abderrezak Fekhardji et son frère Mohamed, directeur musical du grand orchestre andalou de la station d'Alger. En authentique héritier, investi d'une mission “quasi-sacrée” de transmettre le flambeau aux jeunes générations, il a sacrifié une brillante carrière de soliste pour se consacrer durant plus de trente ans à l'enseignement et à la diffusion de cette musique, notamment au sein de l'association El-Mosselia Al-Djazair, qui connut ses heures de gloire sous sa direction. Grâce à cette tâche de divulgation menée de main de maître, le nombre d'associations musicales n'a cessé d'augmenter, assurant ainsi la pérennité de cet art millénaire tant de fois menacé. Durant ce récital, riche en sonorités tant belles que mélodieuses, l'assistance, nombreuse, s'est délectée en savourant la beauté d'une musique pure, sincère et profonde. Voir ces jeunes musiciens et artistes évoluer aux côtés d'un maître de la trempe de Sid-Ahmed Serri, est une preuve que la musique andalouse a encore de beaux jours devant elle, vu que la succession est là. La fin de la soirée a été ponctuée par l'interprétation de l'orchestre des chants religieux, el-madh, dont Mabrouk Aidkoum. Pour rappel, ce concert a été retransmis en direct sur les ondes de Radio El-Bahdja. Nouara KRIBEL