La Turquie a perdu espoir de voir le régime syrien répondre favorablement aux demandes de la communauté internationale d'engager des réformes démocratiques et de mettre fin à la répression, a déclaré hier son Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. “Nous nous n'attendons plus à ce que l'administration d'Assad fasse preuve d'un leadership honnête, persuasif, brave et déterminé”, a-t-il dit au Parlement, et d'ajouter : “Personne n'attend de lui désormais qu'il se conforme aux demandes de la communauté internationale.” M. Erdogan, qui était un allié politique et ami personnel du président syrien Bachar Al-Assad, exprime depuis des mois sa frustration quant à l'attitude adoptée par le régime de Damas au sujet du mouvement de contestation dans le pays voisin qui a fait 3500 morts depuis mars, selon l'Onu. “L'administration syrienne est sur un chemin très dangereux et sur le fil du rasoir”, a estimé M. Erdogan, qui a prévenu qu'un “ravin” se trouvait à la fin du chemin emprunté par Damas. Alliée économique et politique de la Syrie avant les troubles dans ce pays, la Turquie a vivement condamné la répression, et M. Erdogan avait annoncé avoir coupé les ponts avec le régime de Damas. R. I. / Agences