Passée cette campagne de sensibilisation, qui devra durer une semaine, les services de sécurité vont passer à un autre cap de répression pour freiner l'hécatombe sur nos routes. La justice sera systématiquement saisie dans les cas de récidive et d'excès de vitesse suivie de mort d'homme. Un mort chaque heure, c'est trop ! La violence routière est en nette recrudescence. Plus de 120 accidents par jour, une moyenne de 450 morts et 5 000 blessés par mois. Les dernières statistiques de la Gendarmerie nationale, ajoutées à celles de la Sûreté nationale, donnent le tournis. L'heure est grave et les Algériens développent un comportement agressif au volant, au prix de leur vie et celle des autres. Même les enfants n'échappent pas à l'irresponsabilité des chauffards qui traversent à grande vitesse les passages réservés aux écoliers. En effet, l'année 2011 restera dans les annales en termes de sinistres enregistrés. Avec une hausse de 28% par rapport à la même période de 2010, la GN a avancé un chiffre effarant de 7 220 accidents de la route, causant le décès de plus de 1 000 personnes et 13 401 blessés. Plus de 85% de ces accidents sont dus à l'excès de vitesse, donc à l'homme. Macabre tout simplement ! Raison pour laquelle une vaste campagne de sensibilisation vient d'être lancée dans le Constantinois par la GN, qui a mobilisé de gros moyens pour interpeller les consciences et sensibiliser les automobilistes à respecter la code de la route, et simplement le code de la route. En plus de moyens humains, à savoir 126 000 gendarmes, 1 210 véhicules, 12 850 motards et 141 radars et tachymètres sont déployés sur l'ensemble du réseau routier de l'Est algérien, où les accidents de la circulation sont monnaie courante. Selon les données avancées hier par le premier responsable du commandement de la GN de la Ve Région militaire, Mohamed-Salah Benamane, pas moins de 78 760 barrages et 8 481 patrouilles seront mis en place afin de réussir cette campagne de sensibilisation, où des sanctions seront également prononcées contre les chauffards. Avec un mort chaque heure, l'Algérie régresse sensiblement en termes de lutte contre les accidents de la route, et les automobilistes ont trouvé des failles dans l'actuel dispositif législatif, leur permettant de commettre des dépassements gravissimes. “Le choix du Constantinois n'est pas fortuit. Sétif, faisant partie de la région, est classée première en termes de sinistre. Cette campagne sera prolongée à d'autres régions afin de toucher toutes les wilayas. Au terme de ce travail pédagogique, nos unités passeront au cap de la répression, et les cas de récidive seront sévèrement punis par la loi. Nous ne pouvons plus continuer à ce rythme catastrophique. N'oubliez pas que les accidents ferroviaires sont également en nette recrudescence, et les voyageurs meurent aussi sur le rail”, a indiqué le lieutenant-colonel Abdelhamid Keroud, responsable de la communication au commandement de la GN, contacté par nos soins. Des rapports exhaustifs ont été établis sur la base de données transmises par les 48 groupements de wilaya avant de décider d'accélérer la cadence. En plus des prospectus, contenant les bilans des accidents de la circulation survenus en 2011, des banderoles et des pancartes seront mises en place le long des routes dans les 15 wilayas de l'Est pour tirer la sonnette d'alarme et insister sur l'urgence de l'implication des citoyens pour réussir cette action d'envergure. Par ailleurs, la GN a sollicité l'implication de toutes les structures qui interviennent dans l'aménagement des routes afin de mettre le paquet en matérialisant les voies de communication pour réduire les points noirs. FARID BELGACEM