Constat n Les mesures prises pour mettre fin à l'hécatombe qui frappe nos routes demeurent peu efficaces d'où l'importance de se pencher sur les causes de cette violence qui a trop duré avant tout autre dispositif. L'Algérie arrive en quatrième position en termes d'accident de la route. Une publicité dont se serait bien passé notre pays qui perd annuellement 75 milliards de dinars à cause de ce phénomène. Des pertes potentielles d'un argent qui aurait pu servir à mettre sur pied des projets beaucoup plus bénéfiques à la société. Le bilan de «l'accidentologie» routière s'avère ainsi dramatique tant sur le plan financier que sur le plan humain. Donc, tout porte à croire que le nouveau code de la route n'a pas eu l'effet escompté, les accidents de la circulation étant en nette augmentation. 93 morts et 1 347 blessés ont été enregistrés en une semaine, soit du 15 au 21 juillet dernier, selon les derniers chiffres établis par la gendarmerie nationale. Nos routes se sont transformées en véritable champ de bataille. L'excès de vitesse et le dépassement dangereux représentent les causes principales des accidents de la route (90,61%) suivis de l'état du véhicule ( 5,06%), selon le Centre national de prévention et de sécurité routière (CNPSR). Pour tenter de stopper sinon de freiner cette spirale macabre, les autorités ont décidé d'introduire le permis à points dont le projet sera prochainement présenté au gouvernement, a indiqué récemment le ministre des Transports. «Le document du permis à points a été finalisé avec les ministères de l'Intérieur et de la Justice, en collaboration avec la Sûreté nationale et la Gendarmerie nationale. Il se trouve actuellement au niveau du Secrétariat général du gouvernement et sera prochainement présenté au gouvernement», a expliqué Amar Tou, lors d'une émission de la Télévision nationale. Ce projet s'inscrit, a-t-il rappelé, dans le cadre des mesures prises par le gouvernement pour renforcer la sécurité des citoyens et réduire le nombre d'accidents de la route. Mais est-ce réellement la solution miracle qui mettrait fin à cette hécatombe ? Seul l'avenir nous le dira. Pour bon nombre d'experts, en tout cas, la solution réside dans la sensibilisation et la pédagogie longtemps ignorées. Pour les adeptes de cette théorie, l'éducation à la conduite et la prévention routière doivent aller de pair avec la répression. Cette dernière qui même si elle rapporte de l'argent aux caisses de l'Etat, ne change rien à la situation actuelle. A ce propos, Tahar Messaoud Nacer, ancien sous-directeur à la direction de la circulation routière du ministère des Transports dira : «Il est clair qu'à travers la simple répression, on n'arrive pas à mettre un terme à cette violence routière. Il y va de la mise en œuvre totale des dispositions, mais aussi de la formation et de la sensibilisation», tout en dénonçant la formation actuelle basée selon lui, sur «la technicité du véhicule, mais pas sur les comportements sur la voie publique».