Les partisans de Benflis ont pris d'assaut, lundi dernier, aux environs de 20 heures, une permanence du mouvement de redressement, située à la rue Ouali au centre-ville de Blida. Les membres de trois organisations estudiantines, réputées proches de Bouteflika, étaient en réunion au moment de l'incident. Selon des propos recueillis auprès d'un représentant de l'association AREN, témoin de la scène : “Les assaillants étaient au nombre de trente ou plus. Ils étaient armés de bâtons, gourdins et couteaux. Ils ont envahi les lieux et nous ont chassés du local, en proférant des menaces et des grossièretés.” Un représentant de l'UGEA présent sur les lieux au moment des faits dira : “Les assaillants, en furie, ont déchiré l'emblème national et détruit le portrait du président de la République. Une vieille femme de passage devant notre local a été sérieusement malmenée par les partisans de Benflis.” Les animateurs du mouvement de redressement que nous avons rencontrés hier, ont indiqué qu'ils ont invité leurs militants à faire preuve de sagesse et de plus de vigilance. M. Ammouri Achour, président de l'APC de Ouled Yaïch, que nous avons contacté, nous dira : “Nous devons tout faire pour éviter la confrontation et les risques d'un affrontement de rue, même si notre patience a des limites.” Selon des observateurs avertis de la scène politique locale “le ralliement des 17 présidents d'APC FLN au mouvement de redressement, n'a pas été apprécié et a déteint sur le comportement des responsables de la mouhafadha de Blida”. Le responsable de l'AREN nous dira : “à défaut d'une riposte politique, le FLN a eu recours à la violence.” Cette expédition primitive est loin d'être un acte isolé et/ou spontané. Selon des propos recueillis sur place, parmi les assaillants, figuraient trois membres de l'APW dont un vice-président, tous du FLN. M. A. Mourad nous indiquera que “le mobile de ces actes est à rechercher dans les desseins inavoués des membres de la mouhafadha, qui voient leur démarche contrariée par le mouvement de redressement du FLN, qui est en train de prendre de l'ampleur à Blida”. Les couteaux sont tirés entre pro et anti Bouteflika, à Blida une situation qui interpelle les pouvoirs publics et qui suscite de l'inquiétude. Les organisations estudiantines ciblées par cet acte, ont déposé, hier, une plainte auprès du procureur de la République de Blida. L. A.