La Turquie et la Ligue arabe ont réclamé, hier, l'adoption de “mesures urgentes pour protéger les civils” de la répression du régime syrien alors que se tenait à Rabat une réunion extraordinaire de l'Organisation panarabe sur la crise syrienne, dans une déclaration faite à l'issue d'un forum de coopération turco-arabe tenu dans la capitale marocaine juste avant que les diplomates arabes se réunissent pour entériner des sanctions contre Damas. Mis en demeure de cesser huit mois de répression sanglante, le régime de Damas risque “l'isolement” pour ne pas avoir “rempli les promesses qu'il a faites à la Ligue arabe”, a déclaré M. Davutoglu. “Le temps joue contre lui”, a-t-il souligné. La suspension de la Syrie des travaux de la ligue a commencé hier et durera jusqu'à ce que le régime mette fin à la répression qui a déjà fait, selon l'ONU, plus de 3 500 morts. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, attendu aujourd'hui à Ankara pour des discussions sur la Syrie, a annoncé, hier, le rappel de son ambassadeur à Damas. Les participants à la réunion de Rabat devaient se pencher sur la création d'un sanctuaire à la frontière syro-turque pour la protection des civils, avec l'envoi d'une mission d'observateurs. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a dit espérer “la réussite des efforts arabes pour envoyer des observateurs en Syrie dans les tout prochains jours”. La Ligue arabe a convenu de l'envoi de 500 membres d'organisations arabes des droits de l'Homme, de médias et des observateurs militaires en Syrie, selon un responsable de la ligue mais, selon Al-Arabi, seulement après la signature d'un protocole clair avec le gouvernement syrien.