Une première dans la wilaya d'Oran : dorénavant, les listes des bénéficiaires de logements sociaux seront affichées avec les photos des heureux élus. La mesure vient d'être appliquée par la commune d'Aïn El Türck où les 210 demandeurs de logements sociaux triés parmi les centaines de dossiers déposés, ont été surpris par l'affichage de leurs photos, pour plus de transparence, nous dit-on. Cela n'a pas empêché des dizaines de femmes et d'hommes de protester violemment devant le siège de la daïra d'Aïn El Türck où on déplore plusieurs blessés. Du coup, la wilaya d'Oran renoue avec la protestation. D'un côté, une commission de distribution de daïra qui martèle haut et fort que l'étude des dossiers et l'établissement de la liste ont été préparés minutieusement dans une totale transparence, et de l'autre, des demandeurs déçus qui fustigent l'administration. “Ce sont les mêmes scènes qui se répètent. Le problème réside dans l'offre et la demande. Difficile de choisir 210 candidats au logement parmi des centaines de dossiers”, s'indigne un père de famille. En effet, les 9 daïras que compte la wilaya d'Oran risquent de connaître les mêmes scènes, principalement la commune d'Oran où les mal-logés attendent, de pied ferme, l'affichage des listes des bénéficiaires pour sortir de l'enfer qui dure depuis des années. “Depuis plus de 15 ans, Oran n'a pas bénéficié d'un quota de logements sociaux. Ajoutez à cela, l'habitat précaire, le vieux bâti, les bidonvilles qui ceinturent Oran, la demande ne peut être qu'explosive,” explique un cadre habitant le quartier El Hamri. “Nous devons affronter le problème. Les protestataires ont la voie du recours pour faire valoir leur droit et dénoncer les abus”, déclare un élu. À la daïra d'Oued Tlélat, qui compte 4 communes (Tafraoui, Boufatis, El Braya et Oued Tlélat), les derniers préparatifs de la confection définitive des listes vont bon train : “À Oued Tlélat, la tension sera moindre que celle sur la daïra d'Ain El Türck car plus de 820 logements seront disponibles, en plus de 700 logements sociaux en cours de réalisation”, renchérit un groupe de demandeurs rencontrés au siège de la daïra. “Je vous avoue que la tension a baissé d'un cran depuis que Liberté a publié un reportage sur les 820 logements disponibles et les projets en cours”, affirme un père de 5 enfants. De son côté, la daïra d'Es-Sénia qui compte des agglomérations très importantes (Chteibo, St Rémy, Aïn El-Beïda, Es-Sénia…et surtout Sidi Chahmi et son important bidonville où plus de 3 000 âmes s'entassent), fait face à une demande grandissante de logements sociaux et socio-participatifs. NOUREDDINE BENABBOU