L'inscription ainsi que le lancement de nombreux programmes en chantier de logements et des équipements publics à travers les 28 communes de la wilaya souffrent d'un manque flagrant de main- d'œuvre qualifiée en bâtiment et travaux publics. C'est plus qu'un sentiment, un constat partagé par les chefs d'entreprises réunis, mardi, au niveau de l'institut national spécialisé de la formation professionnelle lors d'une importante rencontre organisée par la direction de la formation professionnelle de la wilaya de Aïn Témouchent et à laquelle a participé le directeur de l'Anem. Dans son allocution d‘ouverture, Mouffok Kaddour, directeur par intérim de la DFP, a appelé l'assistance à trouver la forme appropriée qui puisse favoriser une réelle insertion des jeunes chômeurs âgés de 16 à 20 ans dans le monde du travail tout en bénéficiant d'une prise en charge en termes de formation et, par ricochet, exprimer leurs besoins. En fait, ce sont près de 250 apprentis qui sont formés, chaque année, au niveau des centres de formation professionnelle. Mais, en réalité, le secteur du bâtiment continue d'en pâtir en raison d'une pénurie criante de main-d'œuvre qualifiée comme les maçons, les carreleurs, les plombiers, les conducteurs d'engins et autres. En ce qui concerne les ouvriers qui exercent dans les chantiers et qui ont été formés sur le tas, des opportunités leur sont offertes pour bénéficier des cours théoriques dispensés, une fois par semaine, dans des centres de formation professionnelle. Sauf que les chefs d'entreprises réunis sous la coupe de leur association présidée par Errouane Mohamed, n'ont pas caché leur scepticisme quant à l'efficacité d'une telle formule. Ils ont décrié l'actuel dispositif de l'emploi des jeunes qui a montré toutes ses limites qui encourage le jeune, en absence de tout contrôle, à ne pas travailler en se contentant des 12 000 DA mensuels. Sur leur lancée, les différents intervenants ont détaillé les contraintes auxquelles ils font face et qui les empêchent de se consacrer au recrutement et à la formation des ouvriers-apprentis, même si ces derniers sont pris en charge à hauteur de 60% du coût de la formation comme l'avait indiqué Mellat Mohamed, directeur local de l'Anem : “Jusqu'à l'heure actuelle, aucune entreprise n'a exprimé ses besoins pour faire profiter, au moins, les ouvriers intéressés par une reconversion de métier.” “Nous sommes tenus de respecter les délais fixés par le maître de l'ouvrage, ce qui rend difficile une telle prise en charge. Nous sommes angoissés”, dira l'un des intervenants. Toutefois, les entrepreneurs présents ont proposé une autre solution qui leur parait avantageuse. “Au lieu de payer directement le jeune, l'Anem pourrait signer une convention avec l'entreprise pour le recrutement et la formation de ce dernier”, suggérera l'un des assistants. En clair, les entrepreneurs ont appelé les pouvoirs publics à revoir le dispositif actuel. De son côté, M. Mouffok a invité ces derniers à assumer leurs responsabilités quant à la prise en charge de l'apprenti une fois recruté en l'obligeant à respecter le règlement intérieur de l'entreprise. M. LARADJ