La coupe du monde de football de 2022 risque de ne pas se dérouler au Qatar. L'information est de taille. Celui qui est venu annoncer cette probabilité est Franck Lowy, le président de la fédération australienne de football. Profitant d'une conférence de presse organisée à Melbourne, il n'a pas hésité à affirmer que son pays a toujours des chances d'organiser le mondial dans 11 ans. En revenant sur la candidature malheureuse de son pays (il n'avait reçu qu'une seule voix) après le choix du Qatar le 02 décembre 2010, Franck Lowy affirma devant les journalistes locaux « je ne sais pas si vous vous rappelez quand je suis revenu de ce jour fatidique ou j'avais dis qu'on n'avait dit notre dernier mot sur l'attribution la Coupe du Monde (…) eh bien, il ne fut pas le dernier mot ». Tout en restant évasif, il ajouta « ne me demandez pas plus de détails parce que je n'ai pas de boule de cristal (…) mais partout dans le monde les médias ne parle de cela, l'attribution en particulier de l'édition 2022 ». Il faut préciser que l'Australie avait déboursé 34,5 millions d'euros pour sa campagne de promotion. Une sortie loin d'être hasardeuse. Il faut rappeler que la désignation du Qatar pour l'organisation de la coupe du monde 2022 avait été très controversé il y a de cela presque une année. Beaucoup a été dit sur les fortes rumeurs de corruption sur les « gagnants ». Cinq pays étaient en lice lors du vote. L'Australie était la favorite en puissance. Elle fut éliminée à la surprise générale dès le premier tour du vote, en obtenant une seule voix. Au second tour, le Japon et la Corée du sud eurent le même sort. La « finale » se déroula entre les Etats Unis et le Qatar, et le pays du Golf avait gagné par 14 voix contre 8. Franck Lowy n'est pas le seul à remettre en cause la candidature australienne. En mai, une commission d'enquête parlementaire britannique avait mis en cause la FIFA après de nouvelles accusations de corruption, relatives aux conditions d'attribution fin 2010 des Coupes du monde de football 2018 et 2022. A l'époque le Premier ministre australien, Julia Gillard, s'était prononcé sur le sujet "Je ne suis pas ici pour critiquer le système de vote de la Coupe du monde, mais nous avons été très déçus". Tout en affirmant que son pays ne comptait pas entamer des poursuites contre la FIFA, il avait tout de même précisé que « nous estimons avoir présenté une candidature de qualité, et nous l'avons poussée de façon éthique et respectable". Un mois après, dans une interview à la chaîne de télévision ZDF, le président de la fédération allemande de football, Theo Zwanziger, n'avait pas caché ses soupçons de corruption "il y a une somme considérable de suspicion que l'on ne peut se contenter de balayer ». S.K