Les dirigeants de la société privée Algeria Multimédia Business (ABM) étaient hier à leur 7e jour de grève de faim à la prison de Serkadji. “C'est un constat amer. Leur état de santé est très critique, mais ils sont déterminés à poursuivre leur action pour obtenir un procès équitable dans l'honneur du droit”, nous a déclaré Me Bouitaoune, constitué pour le compte de T. Sator associé et directeur général adjoint de cette entreprise. Me Bouitaoune, s'est rendu au centre pénitentiaire, hier, matin, en compagnie de Me Sahnoun, avocate du DG d'ABM, Mohamed Antri-Bouzar. “On les a trouvés pâles, affaiblis, marche difficile et dans un état d'épuisement extrême, se nourrissant que de l'eau et de sel.” Me Bouitanoune dénonce : “Cette grève se poursuit dans l'indifférence totale des autorités judiciaires puisque, selon les dirigeants d'ABM, ils n'ont reçu aucune visite ni celle du directeur de l'établissement pénitentiaire, ni la visite d'un représentant du parquet général, cela est contraire aux usages. Il faut croire que cette grève se déroule dans un mépris total.” Les deux responsables de cette société ainsi que le commercial, Djaider Zerrouk, en grève de la faim également, ont écopé en première instance dans le cadre de l'affaire ABM-DGSN, chacun de six ans de prison. Le procès en appel est programmé pour le 11 janvier prochain. Ils sont accusés, à l'instar de plusieurs cadres de la Sûreté nationale de passation de marché douteux, de dilapidation de deniers publics et de trafic d'influence. L'affaire est intimement liée au motif supposé de l'assassinat du DGSN par l'auteur présumé de ce crime Oultache, ex-responsable de l'unité aérienne de la Sûreté nationale. Ce dernier aurait exercé une influence sur la commission d'évaluation technique où il siégeait en tant que président pour donner le marché des onduleurs et imprimantes et d'autres outils informatiques à la société ABM dans laquelle son gendre Sator est actionnaire. Les avocats des dirigeants d'ABM ont tenté de les persuader d'interrompre leur mouvement de grève de faim qui met en danger leur vie. Leurs familles leur ont transmis les mêmes vœux. Toutefois, rapporte Me Bouitaoune, hier, il étaient “décidé à aller jusqu'au bout de leur action pour alerter l'opinion publique sur l'injustice dont ils font l'objet et pour obtenir réparation du préjudice subi à la fois par eux et par leur proches”. Les responsables d'ABM n'ont pas cessé devant le juge de clamer leur innocence, affirmant que les marchés conclus avec la DGSN l'ont été dans le respect de la réglementation. NiSSA Hammadi