Les corps communs et ouvriers professionnels du secteur de l'éducation, affiliés à l'UGTA, ont marché hier dans les rues de Béjaïa. Ils étaient soutenus dans leur action par des enseignants, des adjoints de l'éducation, des intendants et des chefs d'établissement. La manifestation de rue se voulait comme une démonstration de force, le deuxième jour d'une grève de trois jours, suivie au niveau des trois paliers de l'éducation à Béjaïa. Le secrétaire général de la section de wilaya des corps communs et ouvriers spécialisés, Ounahi Omar a confirmé que le mouvement de grève est suivi à plus de 90% et réitéré un seul mot d'ordre : l'intégration des corps communs et des ouvriers professionnels dans le statut de l'éducation pour prétendre aux mêmes avantages dont bénéficient les autres catégories de la grande famille de l'éducation. Lors de la prise de parole organisée à l'issue de la marche, en face du siège de l'Académie de Béjaïa, M. Ounahi a réclamé le départ du ministre de l'éducation nationale, Boubekeur Benbouzid, en passe de “boucler sa vingtième année” à la tête de ce département. Une revendication soutenue par les quelque 200 manifestants ayant pris part à la marche et au rassemblement. Le syndicaliste a dénoncé “la discrimination flagrante” dont font l'objet les corps communs et les ouvriers professionnels. Il s'agit, a-t-il déploré, d'une “dérive dangereuse dans le fonctionnement normal des institutions scolaires”. M. Ounahi a insisté, au cours de son intervention, sur la détermination qui anime les adhérents de son syndicat à aller jusqu'au bout pour arracher leurs droits et remettre sur le tapis cette disparité salariale : “Il est tout de même regrettable qu'on soit payés 13 300 DA. Est-ce qu'on peut vivre avec un tel salaire ? On doit bénéficier de toutes les primes et indemnités auxquelles ont droit les autres corps de métiers de la grande famille de l'éducation.” Le même orateur a dénoncé publiquement le SG de l'Union de wilaya de Béjaïa, qui séjourne actuellement en Suisse, ainsi que la FNTE (Fédération nationale des travailleurs de l'éducation), à l'origine, selon lui, “des accords de la honte signés avec le ministre de tutelle le 6 octobre” et desquels ont été exclus les corps communs et les ouvriers professionnels. Il en a profité pour inviter les manifestants à élire des représentants dignes de ce nom lors du prochain congrès du syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (Sete-UGTA) de la wilaya de Béjaïa. Il s'est ensuite attaqué aux représentants des syndicats autonomes, qui n'ont pas été particulièrement solidaires des corps communs et des ouvriers spécialisés. Et à l'adresse des autorités politiques, qui continuent, selon lui, de faire la sourde oreille aux revendications légitimes des corps communs et des ouvriers spécialisés, il dira : “Si vous jouez le pourrissement, vous en assumerez seuls les conséquences. Cela ne fera que conforter notre engagement. On installera nos tentes à Alger jusqu'à satisfaction pleine et entière de nos revendications. Notre mouvement est une locomotive qui n'a pas de marche arrière.” M. Ouyougoute