Les relations bilatérales entre l'Algérie et l'Union européenne prennent une nouvelle dynamique, a indiqué, hier, “avec satisfaction” l'ambassadeur, chef de la délégation de l'Union européenne en Algérie, Mme Laura Baeza, lors d'un déjeuner avec la presse. “On assiste à la multiplication de visites à haut niveau de responsables européens en Algérie”, souligne le chef de la délégation de l'Union européenne, comme preuve de cette “nouvelle dynamique”. Après la venue du commissaire Füle au printemps dernier, le directeur général chargé de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient au service européen d'action extérieure a effectué une visite de travail au début du mois d'octobre à Alger, où il a présidé, du côté européen, la première session du sous-comité “dialogue politique, sécurité et droits de l'Homme”. Début novembre, c'est la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de l'UMA du Parlement européen qui s'est déplacée en Algérie afin de participer à la 11e rencontre interparlementaire UE-Algérie. “Je me réjouis tout particulièrement de ce renforcement de nos relations bilatérales et j'espère que, lors du prochain comité d'association la semaine prochaine, nos relations se renforceront encore plus”, indique Mme Laura Baeza, précisant que l'ordre du jour du comité “n'a pas encore été fixé”. Pour rappel, le premier comité d'association s'est tenu en septembre 2008. Une “feuille de route d'accompagnement de l'accord d'association” a été adoptée lors de cette réunion. Il s'agit d'un paquet d'actions bilatérales sur mesure concernant des secteurs d'intérêt commun visant à exploiter davantage le potentiel de l'accord d'association et d'approfondir le partenariat entre les deux parties. Le chef de la délégation de l'Union européenne en Algérie affirme qu'au plan de la coopération, “la mise en œuvre de l'accord d'association se déroule normalement” et que “les projets de coopération avancent à un bon rythme”, même si les discussions sur le report du démantèlement tarifaire butent encore sur certains produits industriels. “Les discussions sont très techniques et laborieuses parce qu'il faut argumenter produit par produit”, explique Mme Laura Baeza. L'Algérie bénéficie au total d'une enveloppe de 172 millions d'euros pour la période 2011-2013, financée à travers l'Instrument européen de voisinage et de partenariat. En 2011, la Commission européenne a engagé 58 millions d'euros en faveur de l'Algérie. Le chef de la délégation de l'Union européenne en Algérie a également abordé dans son allocution les divers développements en cours en Europe, notamment les efforts qu'entreprend l'UE pour lutter contre la crise financière et économique. Sur le plan régional, Mme Laura Baeza a évoqué également la réponse de l'Union européenne au Printemps arabe. Dans ce cadre, au-delà des soutiens financiers, l'Union européenne a élaboré une révision de sa politique vis-à-vis de ses voisins du sud de la Méditerranée. Le 25 mai dernier, Mme Catherine Ashton, vice-présidente de la Commission européenne et haute représentante de l'union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, et M. Stefan Füle, commissaire européen en charge de l'Elargissement et de la Politique de voisinage, ont présenté une révision de la politique de voisinage intitulée : “Une nouvelle stratégie à l'égard d'un voisinage en mutation”. “Je dois vous dire que cette stratégie a été consultée avec tous les pays partenaires de l'Union européenne, notamment l'Algérie”, affirme Mme Laura Baeza. Pour rappel, l'Algérie s'est toujours montrée assez réservée à l'égard de l'ancienne version de Politique européenne de voisinage (PEV) et avait clairement indiqué à l'Union européenne sa volonté de s'en tenir à la mise en œuvre de l'accord d'association. La politique de voisinage rénovée paraît aux autorités algériennes “plus souple”. Meziane Rabhi