La production de micro-ordinateurs et de téléviseurs à l'usine Continental Edison de Creutzwald (195 salariés) mise en liquidation judiciaire le 2 octobre, sera relancée au plus tard le 2 décembre. Le juge commissaire du tribunal de grande instance de Metz a retenu le projet de reprise déposé par le groupe Aït Yala qui préserve 52 emplois, après avoir jugé non recevable le plan Barrachina-Ouziel pour manque de garanties financières. L'offre retenue repose sur un apport en capital de 1 million d'euros à la nouvelle société dont le siège reste à Creutzwald et de 4 millions de d'euros en compte courant. “Mon objectif est de poursuivre le même business model tout en redonnant confiance à nos clients de la grande distribution et en redéployant la marque à l'international. Nous disposons d'un encours de 16 à 17 millions d'euros pour assurer le compte d'exploitation de la société”, affirme Kaci Aït Yala, qui préside le groupe familial (150 millions d'euros de chiffre d'affaires consolidé et 500 salariés), implanté “en Algérie, au Maroc et en France. Mais la valeur de reprise de la société, dont l'outil a été cédé pour l'euro symbolique, n'est pas neutre”. Il a inscrit 2,6 millions d'euros de lignes de crédit afin d'assurer la continuité du service après-vente, les remises de fin d'année à la distribution et couvrir la créance envers Microsoft qui avait retiré sa licence. Kaci Aït Yala entend développer à moyen terme un projet industriel ambitieux sur le site Mosellan afin de prendre le leadership européen dans le domaine des écrans plats à plasma et cristaux liquides. Il va notamment s'appuyer sur les compétences du personnel et le savoir-faire de sa filiale Universal Multimédia (70 personnes), cotée au nouveau marché, qui est spécialisée dans la conception et la fabrication d'écrans à plasma sur ses sites d'Herblay, près de Paris et de Ferrières en Gâtinais (Loiret). Opportunité de développement “Le marché mondial de l'écran à plasma offre une opportunité de développement en France. La main- d'œuvre représente moins de 10% du prix de revient et les droits de douane s'élèvent à 14% sur les produits importés des pays de l'Asie du Sud-Est”, analyse le P-DG d'Universal Multimédia. “On a évité le pire en assurant la pérennité du site. Mais il n'y a pas lieu de pavoiser car 75% du personnel reste sur le carreau”, estime le secrétaire général du comité d'entreprise, Bernard Pavlic, représentant de la CGT qui a réclamé, hier, lors du CE consacré à l'examen des critères de reprise du personnel, une amélioration des conditions de licenciement. “L'indemnité forfaitaire de 45 735 euros assortie de 1 524 euros par année d'ancienneté peut être gagnée en partie sur la vente de bâtiments à Plastivaloire”, plaide-t-il en demandant aux pouvoirs publics de faire pression en ce sens sur Cofidur. Michel Pellet Les Echos du 7 novembre 2002 Précision • Suite à notre article d'hier “Quand les marchands font la loi”, page 3, le directeur de la concurrence et des prix (DCP) d'Alger déclare ne pas incriminer les walis délégués soupçonnés par d'autres sources, d'intervenir en faveur de leurs proches. Pour notre part, nous tenons à préciser qu'à aucun moment nous n'avons prêté ces propos au DCP.