Le ministre de la Communication, Nacer Mehal, a eu jeudi des mots très durs à l'endroit de la Télévision nationale ENTV. Intervenant en réponse à la question d'un sénateur à l'occasion d'une séance plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales, le ministre a indiqué que “la Télévision nationale est condamnée à se réformer, sous peine de disparaître du champ audiovisuel”. “Il est vrai aujourd'hui, je l'ai dit moi-même et je le répète, la télévision a des problèmes d'audience”, précisant dans ce cadre que “la télévision est le produit de politiques qui l'ont malheureusement empêchée d'assumer le service public comme il se doit”. Toutefois, “à la faveur des futures lois, ainsi que des décisions prises par le président de la République et des moyens que le gouvernement compte lui donner, la télévision doit se réformer”. M. Mehal inscrit cette réforme dans l'urgence. “Cette réforme est urgente, nécessaire et également salutaire pour le téléspectateur algérien que l'on doit convaincre de faire confiance à sa télévision nationale”, explique-t-il. Plus précis, le ministre expliquera que pour arriver à cette fin, “il faudra des moyens mais surtout du génie algérien, de la créativité algérienne et un nouvel état d'esprit pour comprendre que le monde change”. “Nous devons changer pour offrir une autre télévision aux Algériennes et aux Algériens”, lance-t-il, précisant que les problèmes qui se posent aujourd'hui sont générés par un environnement nouveau où règne une féroce concurrence. “Nous sommes conscients de la situation qui prévaut notamment au niveau de l'audiovisuel public”, souligne-t-il dans la foulée. Questionné en outre à propos de la presse publique écrite, le ministre a indiqué qu'elle a besoin de “renouveau et doit s'adapter au nouveau texte de loi sur l'information”. “Nous donnerons à cette presse les moyens de s'épanouir davantage”, dit-il, soulignant que “la presse publique est capable de faire mieux, et qu'elle doit s'adapter à ce nouveau texte”. M. Mehal estimera à ce propos que “la presse publique continue, malgré une forte concurrence, à assurer le minimum du service public”. S'agissant de la Radio nationale, M. Mehal a indiqué qu'elle est en train de réaliser des performances non négligeables qu'il s'agira de renforcer. Il a indiqué à ce propos que le programme des radios locales est arrivé presque à sa fin, précisant qu'il ne reste que la wilaya de Boumerdès qui sera pourvue durant le 1er semestre 2012. Le ministre a évoqué également la mise en œuvre de la télévision numérique terrestre, dont la première phase à la fin du mois de mars 2012 permettra de couvrir une bonne partie du territoire dans sa partie nord et couvrir les principales villes du sud du pays. NADIA MELLAL