Trois semaines après son retour aux affaires à la tête du FFS, le premier secrétaire, Ali Laskri, réputé “homme du consensus”, a décidé de battre le rappel des anciens cadres du parti pour figurer dans un cabinet conseil institué vendredi à la faveur de la tenue d'un conseil national extraordinaire du parti. Les deux anciens premiers secrétaires, Ahmed Djedaï et Djoudi Mammeri, les deux anciens députés Dalila Taleb et Ikhlef Bouaïchi, ainsi que l'ancien membre du conseil national, Ali Lemdani, constitueront désormais une espèce de “sherpas” pour assister le premier secrétaire. Les deux ex-secrétaires nationaux, Samir Bouakouir et Madjid Rouar, sont mandatés, pour le leur part, pour représenter le parti à l'étranger, en attendant la mise en place d'une chancellerie du parti. Outre la désignation de trois secrétaires délégués chargés des trois régions est, sud et ouest, une nouvelle équipe composant le secrétariat national a été désignée. Celle-ci a été remaniée de moitié. Une énigme : l'ancien premier secrétaire, Karim Tabbou, ne figure pas dans ces nouvelles structures. S'il est difficile a priori de se hasarder à quelques lectures sur le sens à donner à ces nominations, tout porte à croire que le FFS entend réunir le maximum d'atouts en perspective des échéances électorales. “Nous sommes conscients que les échéances électorales à venir, législatives et locales, surviennent dans un contexte international, régional et national particulier. Les interactions entre ces différents contextes auront un impact certain sur notre pays et que nous ne mesurons pas encore son ampleur et dans toutes ses dimensions. Mais il est certain que ces échéances seront décisives pour les années à venir. C'est pourquoi nous avons le devoir d'initier un débat libre, franc, serein et responsable pour déterminer nos choix politiques et notre stratégie”, a déclaré Ali Laskri dans son intervention, hier, à l'ouverture des travaux. Rappelant que sa nomination intervient à “un moment où le FFS aborde une étape décisive, tant sur le plan interne que sur le plan de la vie politique nationale”, l'actuel premier secrétaire a appelé au “rassemblement des énergies” en perspective de la convention nationale sur les échéances électorales, prévue fin janvier prochain, loin des rivalités, des inimitiés et des “règlements de comptes”. “Au FFS, on peut diverger, on peut se tromper, on peut faire des erreurs et trouver toujours ouvertes les portes du parti, mais si on se met à régler des comptes alors c'est que l'on a rien compris. La meilleure manière d'incarner cet esprit est dans la qualité et la tonalité qui vont être données aux débats que nous allons devoir mener dans les semaines et les mois qui viennent. Qu'il s'agisse de questions, de procédures ou de questions politiques, le respect de la méthode collégiale et le respect des principes qui ont guidé la démarche du parti doivent prévaloir dans un esprit de dépassement des inimitiés personnelles”, a-t-il dit en allusion sans doute à quelques voix “grognardes” au sein du parti. “Nous aurons ensemble à préparer la convention nationale dans toutes ses dimensions”, a-t-il précisé. Quant à l'appréciation de la situation politique du pays, au FFS, ne se fait guère d'illusions. Pour lui, le pouvoir a choisi le statu quo. “Tout indique que pour le moment, l'ère du temps est au statu quo, que la crise dans le pays gagne en complexité et en acuité. Je ne peux qu'exprimer l'espoir que des décisions seront prises dans le très court terme pour redonner ses chances à un processus de transition politique et pacifique vers la démocratie”, a-t-il dit. Karim Kebir