RESUME : Un jeune homme se présente devant Karim, il le reconnaît tardivement comme étant son frère Khalil, qu'il prend dans ses bras en larmes, implorant son pardon pour l'avoir mal compris, maintenant que son père dévoilait son côté sombre. Khalil salue sa tante qui reste émue, et cette dernière lui présente ses filles, dont Ryma l'introvertie, qui, en admirant la beauté de son cousin, lui déclare sa flamme. Tout le monde rit, pensant qu'elle plaisantait, sauf Karim qui est persuadé que sa cousine a eu le béguin pour son frère. On allait rentrer tous à la maison, quand une douce voix derrière moi me murmure : - J'espère que tu connais le mot de passe moussaillon… Tout en me retournant fou de joie, je réplique : - Capitaine, c'est moineau… Et je retiens mes mots, Donya avait bien grandi, elle était époustouflante, sa beauté rivalisait avec l'éclat de la lune. Je n'en croyais pas mes yeux. J'en perdis mon français, je bégayais : - Donya…je… eh bien… tu sais que… oui… et puis… heu… Je ricane, très embarrassé, avant de constater que le charme de ma cousine n'impressionnait pas seulement moi, Khalil lui sourit, en essayant de la charmer et lui lance : - Vous êtes renversante, petite fleur, comment vous appelez-vous que je vienne cueillir votre amour ? Mes autres cousines étaient toutes charmées par les louanges de mon frère, même ma tante qui se mettait à repenser à sa jeunesse et dire que son mari était aussi romantique à l'époque, mais je restais le visage crispé attendant de savoir ce que Donya allait lui répondre. Je ne sais pas pourquoi, mais la réponse qu'elle allait donner me rendait fou. Avec appréhension, je regarde ses yeux noirs croiser ceux de mon frère, et avec un doux sourire elle lui rétorque : - Il y a plein de roses dans le jardin, si tu désires en cueillir, à ta guise ! Mais fais attention à ne pas te piquer, ces fleurs n'aiment pas être brusquées. Puis se elle tourne vers moi voyant un sourire de soulagement s'afficher sur mon visage enjoué, pour hurler, énervée : - Pourquoi Karim ? Pourquoi es-tu comme ça ? Sur ces mystérieux reproches, elle se presse de rentrer, monter les escaliers et claquer la porte de sa chambre. Très embarrassée par sa réaction, ma tante nous invite à rentrer boire du thé tout en s'excusant. Mon frère me regarde après que tout le monde soit rentré et me dit en soupirant : - Mon frère, j'aurais souhaité que cette fille en particulier me hurle au visage. Oh ! Si je savais qu'une aussi belle et arrogante jeune femme habitait dans cette ville, je n'aurais pas osé partir ! Dommage, je ne l'intéresse pas. Heureux de revoir mon frère, je m'attarde à lui poser toutes sortes de questions, en essayant d'oublier la colère de Donya qui me pesait. Le soir venu, on dîne en famille, sauf Donya qui n'a pas désiré sortir de sa chambre. Il est très tard, nous devons partir moi et mon frère. J'allais sortir quand Ryma m'interpelle et me révèle : - Tu sais, je ne parle pas beaucoup et je ne devrais pas te dire ça, mais je sens que je m'en voudrais si je le garde pour moi. - Quoi ? lui demandais-je assez troublé. Qu'y a-t-il Ryma ? - Donya… durant tout ce temps, depuis le jour où vous vous êtes vus dans le parc, elle n'a pas passé une nuit sans pleurer dans sa chambre, elle mentait à tout le monde en disant que c'était une crise d'adolescence, mais moi je savais que c'était à cause de toi ! - Moi ? Je l'interroge surpris. Le cœur serré, exposant ma faiblesse, je me rendis compte que la seule personne qui avait foi en moi et buvait mes belles promesses avait ressenti le rejet et la trahison par ma faute. Ces maux dont je me promettais de la préserver, elle les avait tous expérimentés, à cause de moi, d'une certaine manière… Il n'était plus question que je m'en aille, il fallait que je parle à Donya, car le lendemain je partais pour Ben Aknoun, et ne reviendrais pas avant longtemps. Ryma propose de m'aider, elle recule assez près des escaliers, ramène un tabouret de la cuisine, laisse tomber le meuble en bois à côté des escaliers, ce qui fit beaucoup de bruit, avant de s'écrier avec un ton toujours aussi indolent : - Oh mon Dieu, Karim tu t'es fait mal, c'est une belle chute ! La porte de la chambre de Donya s'ouvre, elle se précipite en pyjama jaune ridicule, en descendant les marches à la hâte, elle m'examinait des pieds à la tête, et avec ses mains inspectait mon visage et mes bras en disant : - Où as-tu mal Karim ? Tu t'es blessé où ? Montre-moi ! Je vais ramener un pansement et du désinfectant pour la blessure ! Je n'en croyais pas mes yeux, elle a littéralement volé à mon secours, alors que je n'avais aucun mal. ça me rendait si heureux, mais en même temps mélancolique de la voir inquiète pour mon état de santé. C'est ainsi que je la rassure en souriant tristement, soulagé qu'elle tienne encore à moi : - Je vais bien, ne t'inquiète pas Donya ! Gênée, elle se tourne pour sermonner sa sœur qui lui a joué un mauvais tour, avant que mon frère ne lui dise : - Tu sais… moi j'ai vraiment mal, tu pourrais peut-être me soigner en me donnant ton cœur, petite fraise ? Elle ne le regarde même pas et lui révèle : - Mon cœur appartient à quelqu'un d'autre, et va te chercher des myrtilles, c'est plus bon pour ta santé ! - Violente ! Elle est si belle quand elle s'énerve ! s'exclame mon frère, conquis. (À suivre) H. B.