RESUME : Karim est aux côtés de Donya, sa jeune cousine, qui le fait rire, lui fait oublier ses mésaventures et voit si clair dans son jeu qu'il ne peut lui mentir. Contrarié de la voir coi après qu'il lui ait ordonné de rester tranquille, Karim la fixe du regard et lui avoue qu'il est venu rien que pour la voir. Entendant son estomac crier, elle va lui acheter de la nourriture, mais exige de lui qu'il divulgue la vérité sur sa nouvelle famille, ce qu'il fait en diffamant sa belle-mère et attester qu'il n'avait rien mangé depuis son départ de la maison de sa tante. -Voilà ! Ne mens plus dorénavant ! Elle me donne le sandwich, je dis “bissmillah” et je le dévore comme jamais je n'ai mangé auparavant un mets, en savourant chaque miette de ce casse-croûte, si bien que je le finis en ayant toujours autant faim. Donya me donne sa part, je refuse de la prendre : non je n'ai plus faim ! - Arrête ! Je lis en toi comme dans un livre ouvert, tu vas dévorer ma main si je ne la retire pas ! me lance-t-elle pour me taquiner. - Tu en es certaine ? Tu n'as vraiment pas envie d'y goûter ? - J'ai déjà mangé avant de venir, c'est pour ça que j'en ai acheté deux. T'en fais pas…ma boisson je la garde, t'y auras pas droit ! Aussitôt prié, j'entame mon repas avec les yeux émoustillés, et les rires adorables de ma cousine qui se moquait des grimaces que je faisais en mangeant, car j'étais si heureux de pouvoir enfin faire taire cet estomac criard ! Après le déjeuner, je m'adosse à cet olivier qui nous faisait de l'ombre. Donya me surprend en prenant ma main et en examinant de plus près mes blessures puis me dit : Je vois que la brûlure sur ton poignet ne veut pas se cicatriser. Elle me raconte : “Donya, ma belle-mère, m'a surpris en train de boire un café, j'ai eu un pincement du cœur”, et cette écorchure sur cette main me dit : “Donya j'étais tellement énervé que j'ai ramassé les morceaux qui me firent très mal au cœur en voyant ma belle-mère.” J'étais abasourdi, comment pouvait-elle savoir tout cela ? Si j'avais son âge, je croirais que les mains parlent, mais non, je troque mon ahurissement contre un sourire pour ne pas conforter son hypothèse et lui certifier : tu as une imagination débordante Donya. - Je sais ! dit-elle en souriant joyeusement. - Je suis bien sous cet arbre. - Je suis bien si tu es bien… - Comment ? - Ah ! Rien. - Donya, dis-moi, ça te fait quoi de prendre ma chambre à la maison ? - Voyons… une chambre, rien que pour moi…bof ! - Tu ne te bats plus avec Ryma j'espère, maintenant que vous faites chambre à part. - Tu veux rire ! C'est pire, maintenant on se fait une guerre froide. - Comment ça ? - Chacune dans sa chambre, et plus un mot ! On se reparle plus. Avant, au moins, on s'échangeait des mots… - Etrange…mais elle t'a quand même dit que je voulais te voir… - Non ! C'est Nima qui me l'a dit, apparemment tu l'aurais croisée et lui aurais parlé. Je souris et constate que Ryma est prête à envoyer quelqu'un à sa place pour parler à Donya, contre qui elle en veut, mais reste impartiale et ne se venge pas pour autant en m'entraînant avec elles dans leur querelle. - Ta sœur Ryma est exceptionnelle, tu le sais ça ! lui affirmais-je en fermant les yeux, laissant le vent me caresser le visage. - Ne parle plus d'elle comme ça ! me prévient Donya. - Pourquoi ? - Je ne veux pas que tu parles d'une autre fille, mis à part moi, avec ce visage radieux. - Pourquoi ? - Parce que ! C'est tout ! Je n'ai pas à te donner de raison. - Trop tard, j'ai déjà quelqu'un dans mon cœur, et cette fille, je viens juste de la rencontrer. - Ah bon ? rougit-elle en serrant les poings. - Oui, et cette fille est si belle…je crois que je l'aime. - Ah bon ? répond-elle avec un grand sourire grand. - Oui j'aime cette fille. - Comment s'appelle-t-elle ?…non ! Je…moi aussi je… - Amina ! Je m'aperçois que je l'ai interrompue alors qu'elle allait me dire quelque chose ; j'ouvre les yeux et la vois courir, me fuyant. Je lui somme de s'arrêter mais elle ne se retourne pas. J'ignore ce que j'ai pu faire ou dire pour qu'elle s'en aille fâchée sans s'expliquer. Il est trop tard pour que je la rattrape, elle court vite ma Donya, normal, c'est moi qui lui ai appris. Je rentre à la maison en déboursant la dernière pièce de ma poche. J'entre dans la maison de l'amertume. Où je vivrai mes plus affreuses disputes, mes grosses déceptions et une colère sans nom accaparant mon corps pour longtemps. (À suivre) H. B.