À peine mise sur le marché, la nouvelle coupure du billet de 2 000 fait l'objet de trafic à grande échelle. Ainsi, après le démantèlement d'un réseau basé à Ifri-Ouzellaguène par les éléments de la Police judiciaire de Béjaïa et la saisie par les mêmes services d'une grosse somme à Naâma, voilà qu'une autre filière a fait son apparition dans la région de Relizane. Selon des sources concordantes, un faussaire a été interpellé en possession de ces coupures, totalement imitées grâce aux procédés introduits par des Africains clandestins. L'enquête confiée à la Gendarmerie nationale de Relizane a révélé que cette arrestation intervenait après la plainte d'un commerçant, originaire de Mendès, pour remettre aux gendarmes un faux billet de 2 000 DA qu'il a reçu auprès d'un client conséquemment à des achats effectués dans son magasin au centre-ville. L'alerte donnée, le mis en cause qui circulait à bord d'un véhicule de marque Renault Megane a été interpellé au centre-ville de Oued-Djemaâ. Les investigations sont en cours. Cette opération intervient après l'arrestation de trois autres faussaires basés à Oran, Mécheria et Naâma dont des Maliens. D'autres éléments du groupe demeurent toujours en fuite et continuent à fabriquer le faux billet que beaucoup de commerçants et de consommateurs appréhendent sur le marché monétaire. Ces quantités de faux sont généralement destinées aux grandes transactions de la contrebande et du crime organisé, comme le trafic de drogue ou encore le vol de véhicules. En ce sens, l'identification de ces réseaux permettra, dans un premier temps, aux services de sécurité de situer les manufactures souterraines, notamment celles basées à l'ouest du pays où ce trafic prend des proportions alarmantes. Même si on ignore la masse de faux billets mis en circulation, la prudence est de mise, notamment dans des marchés aux bestiaux et des véhicules d'occasion où des clients sont floués par ces gangs. La veille de cette arrestation, un autre Malien, en situation régulière, a été interpellé à Bou-Ismaïl en possession de liasses de papier sous forme de billets de banque de 20 euros et des produits chimiques destinés à la contrefaçon de billets. C'est dire l'ampleur que prend cette forme du crime financier et l'offensive des immigrés clandestins qui s'emploient à fabriquer toutes les monnaies du monde sur le sol algérien. FARID BELGACEM