Elles sont 22 personnes à souffrir en silence de la maladie cœliaque. Leur tort est que cette maladie n'est pas encore considérée comme chronique, même si sur le plan clinique elle présente les mêmes effets que n'importe quelle maladie chronique, comme le diabète ou encore l'hypertension. À notre grand étonnement, même les autorités locales d'El-Bayadh semblent les éviter puisque l'association de défense de ces malades, créée en mars 2010, n'arrive même pas à avoir un local où se réunir, au moment où le volet de la subvention n'est qu'un rêve qui ne sera jamais exaucé. D'après la présidente, Melle K. Sedkaoui, le nombre de patients n'est qu'approximatif puisque pour avoir un chiffre exact, l'inexistence de moyens à même de sillonner la région constitue un rempart à toute sorte d'activités. Elle-même atteinte de cette maladie, la présidente est loin de baisser les bras puisqu'il lui arrive d'utiliser son domicile familial pour des réunions et autres réceptions de malades. Aussi, cette maladie qui est due, en particulier, à des complications digestives générées par la présence du gluten dans les aliments, n'est pas particulière aux adultes puisque parmi les patients on compte 8 enfants en bas âge. Et pour mieux gérer le stress qui en découle, l'association compte dans ses rangs des médecins psychologues qui apportent leur touche pour l'acceptation de ladite maladie. D'ailleurs, lors de notre entrevue avec les membres de l'association, de nombreux malades ont définitivement accepté leur sort, en évitant toute tentation de la consommation des aliments à base de gluten. Sauf qu'à ce titre et devant l'indifférence qui caractérise certains esprits, même les commerçants de la ville n'apportent pas les aides attendues, qui pourtant ne nécessitent pas d'efforts financiers. Selon les membres de l'association, dénommée Chiffa, il suffit aux commerçants de la ville de présenter sur leurs étals des produits alimentaires spécifiques et variés afin de permettre aux âmes charitables d'apporter leur touche pour la bonne hygiène de vie de ces 22 patients, que beaucoup semblent ignorer. Et pour parer à cette indifférence que vivent quotidiennement ces pauvres malheureux, la seule arme dont ils disposent demeure exclusivement l'espoir de voir un jour les pouvoirs publics reconnaître cette maladie cœliaque comme chronique, un espoir frappé du sceau sans gluten. A. Moussa