Le wali est-il au courant que des décisions d'attribution dûment signées ont été délivrées aux nouveaux occupants, alors qu'il s'agit de zones réservées initialement à des espaces communs et des espaces verts selon le plan de masse ? Les résidents des 120 villas EPLF de Figuier, dans la commune de Boumerdès, tirent la sonnette d'alarme et demandent au wali de Boumerdès et aux responsables du groupe EPLF, filiale de l'ENPI, d'intervenir pour arrêter le bradage des terrains destinés aux équipements publics et aux espaces verts situés sur le site de leur lotissement dit des 120 villas. Le lancement avant-hier d'une nouvelle construction, sans permis de construire, d'une villa sur le principal réseau d'assainissement et sur un espace vert a fait réagir les habitants, notamment leur association, Afak. Celle-ci s'est adressée au directeur général du groupe EPLF et au wali, les informant de “cette dilapidation et de la situation anarchique” que connaît le site. “Ainsi le dernier lot de terrain situé entre les villas 47 et 95, soit sur le passage du réseau d'assainissement principal de tout le site, a été vendu et fait l'objet de nouvelles constructions au grand dam des résidents”, lit-on dans cette lettre datée du 11 décembre 2011. Les habitants affirment, dans leur courrier adressé au wali de Boumerdès et à l'APC, que leur rêve d'habiter un site paradisiaque prend une allure cauchemardesque avec l'émergence d'un business vorace de l'immobilier, où des zones réservées initialement à des espaces communs, selon le plan de masse, ont été vendues sans viabilisation, précisent-ils. Le document révèle qu'une forêt mitoyenne au site a été même accaparée, tout comme des escaliers, des ruelles ou encore des trottoirs. Par ailleurs, selon des habitants rencontrés sur le site, les nouveaux occupants de ces espaces sont détenteurs de décisions d'attribution de villa F7 dûment signées, alors que le terrain est boisé. “Depuis quand un promoteur public attribue une villa qui réellement n'existe pas sur le terrain où elle est censée être projetée”, s'étonne un résident du site. Le maire de Boumerdès, M. Khellat, a indiqué que ses services ne toléreront aucune construction sans permis de construire. De son côté, le premier responsable du groupe EPLF de Boumerdès, qui a hérité de cette situation, affirme que la gestion des constructions illicites ne relèvent pas de ses prérogatives, notamment sur ce site où l'entreprise s'est désengagée de sa gestion depuis longtemps. “Toute nouvelle construction qui ne figure pas sur un plan de masse dûment approuvé par les structures concernées (EPLF, DUC, APC…) est considérée comme illégale.” Evoquant les empiètements enregistrés sur les trottoirs et les autres passages des nombreux sites gérés par l'entreprise, notre interlocuteur affirme que ses services ont adressé des centaines de mises en demeure à des particuliers qui n'ont pas respecté le cahier des charges. Et il souligne que l'entreprise ne régularisera jamais les parcelles de terrain accaparées sans autorisation. Sur les récentes décisions d'attributions évoquées par les citoyens, le responsable du groupe EPLF souligne : “Si réellement ces décisions existent et ne sont pas conformes à la réglementation en vigueur, leurs signataires assumeront leur entière responsabilité.” Par ailleurs, depuis son installation, le nouveau responsable du groupe EPLF a entrepris une vaste opération de régularisation des lotissements et des logements malgré les difficultés rencontrées. Les nouveaux responsables du groupe EPLF semblent déterminés à assainir la situation des lotissements ou encore des carcasses de bâtiments ou de villas qui défigurent de nombreuses localités de la wilaya. Selon le wali de Boumerdès, plus de 1000 carcasses appartenant au groupe EPLF ont été recensées au niveau de la wilaya et dont la gestion pour leur régularisation et leur achèvement a été confiée à l'ENPI, notamment à sa filiale, le groupe EPLF. M. T.