La Fédération des pétroliers demande l'introduction d'amendements. C'est une discussion d'experts. C'est en ces termes que le Chef du gouvernement et SG du FLN a résumé le débat actuel sur l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures dans sa déclaration à la Chaîne III sur la position du parti sur le texte présentée, hier, dans une émission sur le sujet. “Cet avant-projet n'est pas à l'ordre du jour, il n'a été discuté ni en Conseil interministériel, ni en Conseil de gouvernement, ni en Conseil des ministres”, dira-t-il. “Il n'est pas déposé à l'APN”, ajoutera en substance le Premier ministre. Le Chef du gouvernement a souligné que le FLN est contre la privatisation de Sonatrach. Il n'est pas à l'ordre du jour de privatiser Sonatrach, ajoutera-t-il. Quant au Syndicat des pétroliers, il maintient sa position de rejet du texte. M. Badreddine, premier responsable de la Fédération, soutient que l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures implique la perte de la souveraineté nationale sur les richesses hydrocarbures ; la privatisation de cette richesse nationale, c'est le retour au système des concessions d'avant 1971. Il y a une volonté de faire perdre à Sonatrach un certain nombre de gisements, de déstabiliser Sonatrach, de lui enlever une partie de ses gisements. “Nous ne sommes pas contre la réforme destinée à améliorer le secteur. Nous sommes pour une amélioration sans toucher à ce qui existe aujourd'hui (maintien des lois en vigueur). Nous n'allons pas demander le retrait de la loi, mais introduire des amendements au texte”, dira M. Badreddine. Pour M. Aït Laoussine, ancien ministre de l'Energie, actuellement consultant pétrolier à Genève, l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures n'est ni un bradage ni un retour au régime des concessions de 1971. “C'est tout simplement la privatisation plus poussée du secteur. Il était en partie privatisé. L'avant-projet entre dans la logique de l'économie de marché prônée depuis. Il est opportun. Mais il n'y a pas urgence par rapport à d'autres dossiers dont le règlement devient aujourd'hui impératif”, dira-t-il. Quant au président du Forum des chefs d'entreprise, M. Omar Ramdane, il soutient en substance que l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures entraînera une exploitation effrénée des ressources hydrocarbures par les compagnies étrangères conduisant à leur épuisement rapide. “On ne voit pas l'utilité d'un tel texte. Sonatrach procure 18 à 20 milliards de dollars de recettes au pays. L'investissement dans le secteur est conséquent. Il y a aujourd'hui de nombreux investisseurs étrangers qui s'impliquent… Il faut penser aux générations futures (exploitation très intensive des réserves)”, ajoutera M. Omar Ramdane. Les partis politiques, eux, FLN, RND et PT, s'y opposent. Les deux premières formations constituent, rappelons-le, une large majorité à l'APN et au Sénat. Ainsi, il en ressort la nécessité d'ouvrir un large débat sur cette réforme du secteur qui constitue la principale ressource en devises du pays : plus de 95% des exportations, plus de 60% des recettes fiscales. N. R.