Atomisés à Batna dans ce qui constitue la plus lourde défaite jamais concédée par le Mouloudia d'Oran dans sa riche et longue histoire dans une de ses patrouilles à l'Est du pays, les Rouge et Blanc sont rentrés au bercail dimanche à 4h du matin, les jambes encore plus alourdies par un trajet d'une demi-journée en autocar et la tête pleine de doutes sur l'avenir, plus que jamais incertain, de leur team parmi l'élite. Le bilan mouloudéen de cette première partie de championnat est désastreux avec seulement dix points au compteur en quinze rencontres disputées, pour seulement deux victoires, quatre matches nuls et surtout neuf défaites. Les treize buts marqués masquent, de plus, très mal, les vingt-neuf autres encaissés pour un goal average catastrophique de moins seize. Les quatre défaites à domicile face à l'USMH, au WAT, à la JSK et à l'ESS ont, ainsi, condamné cet extrêmement faible Mouloudia à lutter pour sa survie. Mais avec un changement permanent d'entraîneur (Alain Michel, Saâd Hadj-Mansour, Nacer Benchiha, Mohamed Henkouche, Si Tahar Cherif El-Ouazzani puis de nouveau Henkouche) et une direction en mutation continue (Tayeb Mehiaoui, Larbi Abdelilah puis Youssef Djebbari), il semblait difficile d'aspirer à un meilleur sort, d'autant plus que le très mauvais recrutement opéré par le duo Larbi Abdelilah-Habib Benmimoun et la préparation estivale bâclée dans le luxe et la luxure de Hammamat El-Yasmine (Tunisie) ont fini par condamner ce MCO à un simple rôle de faire-valoir. La fuite du “patron estival”, le manager Habib Benmimoun qui a mystérieusement disparu de la circulation sitôt la délégation mouloudéenne de retour à Oran de crainte d'être lynché par les supporters qui l'ont à maintes reprises menacé et accusé de mener le club à sa perte, ainsi que l'incompétence mille fois avérée de Larbi Abdelilah et des autres membres de la direction ont fini par plomber un MCO qui enchaînait défaites à domicile et humiliation à l'extérieur. Le coup de force réussi avec la complicité de la DJS qui a permis à Youssef Djebbari de recouvrer son fauteuil de numéro 1 ainsi que le retour à la barre technique de Mohamed Henkouche dans des conditions connues de tous et sur lesquelles il serait inopportun de revenir en ce moment précis avaient par la suite, certes, suscité de l'espoir chez les supporters du club, mais un espoir de courte durée, vite asphyxié par l'amère réalité du terrain et ce tout petit point récolté tout au long des trois dernières journées de championnat. Le plan de route du dernier déplacement à Batna qui a fait que les joueurs et le staff technique se soient déplacés par route alors que les dirigeants (Abdelilah et Kalaïdji) les ont rejoint par avion a été cette goutte qui a fait déborder un vase plein depuis trop longtemps. “Il nous était impossible de suivre la cadence de la première période. Avec les titulaires absents pour blessure ou suspension et la fatigue du voyage, cela devenait trop”, se plaignait, d'ailleurs, à ce sujet l'entraîneur Mohamed Henkouche qui “voit mal comment cette équipe pourra se sauver si les actuelles conditions persistent”. Tout en “refusant d'abandonner pour ne pas décourager ceux qui y croient et afin de donner du courage et de l'espoir à tout le monde”, l'entraîneur Mohamed Henkouche a, sur ce point, programmé pour hier une “séance d'oxygénation à la forêt de Canastel suivie d'une autre au sauna destinée à détendre les muscles et l'esprit des joueurs”, non sans “exhorter les dirigeants à activer en matière de recrutement sous peine d'hypothéquer les ultimes chances qui restent à jouer”. “Nous avons un match très difficile de coupe à livrer ce vendredi face au champion de la phase aller qu'est l'Entente de Sétif. Une qualification aux dépens de l'ESS pourrait booster le moral de la troupe et avoir des vertus extraordinaires qui pourraient nous être doublement bénéfiques en perspective de la très difficile phase retour. À condition que la direction tienne ses promesses et renforce l'équipe avec les éléments ciblés et ce, le plus rapidement possible et le plus tôt serait le mieux”, estimait, agacé, le patron technique mouloudéen. Les pistes Lahmar et Boushaba ayant été réactivées sur demande de l'entraîneur, les responsables mouloudéens, Youssef Djebbari en tête, savent désormais quoi faire sous peine d'enterrer en cette pénible fin 2011, tout espoir pour 2012. R. B.